Nous avons évalué l’intérêt diagnostique de l’échographie dans la prise en charge des traumatismes du coude chez l’enfant. Nous avons également évalué le retentissement médical et économique de l’utilisation de cet outil diagnostique.

Du 1^er janvier au 1^er avril 2014, nous avons réalisé une échographie du coude chez tous les enfants de moins de 15ans se présentant aux urgences pédiatriques pour un traumatisme avec suspicion de fracture occulte du coude après le bilan radiographique. L’échographie recherchait une lipohémarthrose, un signe de la graisse et une rupture de la corticale. En l’absence de fracture à l’échographie, une attelle amovible à visée antalgique était mise en place et aucun contrôle radio-clinique n’était programmé. Les patients étaient recontactés à 15jours pour rechercher une fracture passée inaperçue. Nous avons évalué le coût d’une prise en charge sans et avec échographie dans les cas où aucune fracture n’avait été diagnostiquée.

Nous avons inclus 34 patients pour suspicion de fracture occulte du coude avec une moyenne d’âge de 8ans. Nous avons diagnostiqué 13 fractures à l’échographie. Dans 11 cas, l’échographie a mis en évidence une rupture de corticale et dans 2 cas le diagnostic a été posé devant la présence d’une lipohémarthrose. Parmi les 21 patients avec une échographie normale, aucun diagnostic de fracture n’a été fait a posteriori. En l’absence de fracture, la différence de coût moyen entre une prise en charge avec ou sans échographie était de 29,10 € par patient en faveur de l’échographie.

Nous avons montré que l’échographie est un examen sensible pour le diagnostic de fracture occulte du membre supérieur chez l’enfant. Elle est spécialement utile associée à la radiographie pour éliminer avec certitude le diagnostic de fracture. Elle permet ainsi de réaliser une prise en charge plus légère et moins coûteuse en l’absence de fracture. L’apport de l’échographie dans ce contexte est donc double : médical et économique.