Ruptures spontanées des fléchisseurs de l’auriculaire en zone II-III. À propos de trois cas - 05/12/14
Résumé |
La déchirure des tendons fléchisseurs est rare. Si celle survenant, à l’auriculaire, suite à des processus vulnérants tels que l’arthrose carpienne ou la pseudarthrose de l’hamulus ont été décrits, les déchirures spontanées sont encore plus rares. Nous présentons des ruptures spontanées, sans cause déclenchant, des fléchisseurs superficiels (FCS) et profonds (FCP) du cinquième doigt en zone 2-3 survenues chez 3 patients.
Matériels et méthode |
Il s’agissait de 2 hommes et une femme, d’âge moyen de 44ans (41–47), sans comorbidités. Le côté droit était concerné deux fois, le gauche une fois. Tous étaient travailleurs manuels (abattoir, cuisine, viticulture) avec outils à manche portés en flexion digitale dans la main dominante. Ils ont présenté une rupture spontanée sans traumatisme aigu des FCS et FCP. Un seul avait présenté à 2 reprises des épisodes douloureux dans l’axe palmaire du 5e doigt. Après la confirmation clinique, ils ont bénéficiés, d’une radiographie face, ¾ et profil de la main et du poignet, d’une échographie, afin de rechercher une étiologie et le niveau de rupture et pour deux patients une IRM a été réalisée. Les trois patients ont été opérés par une large voie palmaire, une analyse histologique du tendon a été réalisée. Le niveau de rupture été estimé par la position du moignon distal du FCP en flexion passive complète. Une ténodèse latérale du FCP sur le FCP du 4e doigt a toujours été effectuée. Lors du suivi on été notés : la survenue de complication, la récupération de la flexion active digitale, de l’extension digitale, la force de préhension comparée au côté controlatéral, le délai de reprise de l’activité professionnelle.
Résultats |
La main dominante était toujours concernée. Le délai moyen de consultation après la rupture était de 26jours (15–42). Le délai moyen d’intervention était de 63jours (32–78). Aucune étiologie post traumatique, dégénérative, tumorale n’a été notée sur les examens complémentaires. La rupture se situait dans tous les cas au niveau de la poulie proximale A0. Les analyses histologiques ont révélé des remaniements fibreux d’origine cicatricielle. Au dernier recul (12 à 46 mois), la flexion active du 5e doigt a été obtenue. Elle était incomplète pour P3 sur P2 (45° et 55°) chez 2 patients. L’extension digitale était incomplète avec un flexum moyen de 18° (12–20) de l’IPP chez tous les patients. Aucune complication n’a été notée. La force de préhension moyenne était de 78,3 % (75–86) du côté controlatéral. L’activité professionnelle a toujours été reprise dans un délai moyen de 4 mois (3–6), un a bénéficié d’une reprise à temps partiel pour 3 mois et d’un aménagement de matériel.
Discussion |
La rupture spontanée des FCS et FCP de l’auriculaire est très rare (cinq cas décrits, à notre connaissance, dans la littérature à ce jour). L’étiologie en est inconnue mais les microtraumatismes répétés avec fibrose cicatricielle et tendinose de l’appareil fléchisseur semblent être incriminés. La course tendineuse, les rapports étroits avec les reliefs carpiens et le canal digital, rendent le 5e doigt plus vulnérable à ce risque rupture. Le fait que tous nos patients utilisaient des outils à manche (couteaux, sécateurs) dans une gestuelle répétitive et soutenue corroborerait cette hypothèse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rupture spontanée, Fléchisseur, Auriculaire
Plan
Vol 33 - N° 6
P. 452 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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