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Évaluation du bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) - 12/12/14

Doi : 10.1016/j.phclin.2014.10.023 
Olivier Regnier-Gavier , Héloïse Cadart, Esther Rolland, Daniel Bensimon, Laurent Thiriet
 Pharmacie, centre hospitalier de Sedan, 2, avenue du Général-Margueritte, 08200 Sedan 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les IPP font partie des médicaments les plus prescrits en France. Chez les sujets âgés, souvent polymédiqués, ces traitements administrés au long cours augmentent le risque de survenue d’évènements iatrogènes médicamenteux. L’objectif de l’étude réalisée est d’évaluer le bon usage des IPP chez le sujet âgé en se référant aux recommandations actuelles (HAS, 2009).

Patients et méthode

Un état des lieux préliminaire des prescriptions d’IPP a été réalisé. Tous les patients d’EPHAD, recevant au moins un médicament, ont été inclus. Le recueil de données a été effectué au moyen d’une grille standardisée : caractérisation de la population, présence d’un IPP, indication, posologie et durée depuis l’initiation.

Résultats et discussion

Au total, 256 patients ont été inclus (sex-ratio H/F=0,4). L’âge moyen était de 83,2ans [81,5–85,0] et 90 % des sujets étaient traités par au moins 5 médicaments. Parmi la cohorte, 88 (34,4 %) des résidents recevaient un IPP. Cette proportion de patients sous IPP diffère selon la nature du prescripteur : 9,2 % chez les patients suivis par un gériatre contre 50 % pour ceux suivis par un généraliste (p<0,001). L’indication de l’IPP n’était pas conforme aux recommandations dans 47 % des cas : 25 traitements avaient une indication non validée et 16 traitements étaient prescrits sans indication précise. Les indications validées les plus fréquentes étaient le traitement symptomatique du reflux gastro-œsophagien (RGO) pour 24 patients et la prévention des récidives d’œsophagite par RGO pour 22 autres. Les indications non validées les plus fréquentes étaient la prévention du risque hémorragique sous aspirine faible dose (11 patients) et la prévention de l’ulcère de stress hors réanimation (5 patients). En comparant indication, posologie et durée, seulement 36 % des traitements sont conformes aux recommandations de la HAS. Les résultats obtenus concordent avec ceux des nombreuses autres études menées en France sur le bon usage des IPP chez le sujet âgé.

Conclusion

Après analyse des résultats, il est apparu nécessaire de proposer des actions d’amélioration. Une brochure a été rédigée et diffusée aux médecins prescrivant dans les EPHAD. Ce document synthétise les résultats de l’étude, rappelle les recommandations de bon usage des IPP et insiste sur les effets indésirables de ces traitements. Les traitements par IPP sur de longues périodes favorisent l’émergence de nouveaux effets indésirables : augmentation du risque d’infection à Clostridium difficile, de pneumopathie ainsi que de fracture. Les recommandations de bon usage ont été diffusées en COMEDIMS afin de sensibiliser l’ensemble de la communauté médicale hospitalière. La précision de la date d’arrêt du traitement par IPP sur les ordonnances de sortie incite les médecins généralistes à réévaluer la nécessité de poursuivre le traitement par IPP. Quelques mois après cette première évaluation, la mesure de l’impact des actions d’amélioration sera réalisée.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : IPP, Bon usage, Sujet âgé


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Vol 49 - N° 4

P. 313 - décembre 2014 Retour au numéro
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