S'abonner

Anticoagulation au citrate en épuration extrarénale : changement de technique en réanimation - 12/12/14

Doi : 10.1016/j.phclin.2014.10.038 
Pauline Guillard 1, , Fabrice Prevost 2, Stéphanie Truet 1, Marie-Lys Le Bellec 1, Emmanuelle Peronne 1
1 Pharmacie, centre hospitalier de Bayeux, 13, rue de Nesmond, 14400 Bayeux 
2 Réanimation, centre hospitalier de Bayeux, 13, rue de Nesmond, 14400 Bayeux 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’objectif du traitement de l’insuffisance rénale aiguë est de pallier à la dysfonction rénale. La technique d’épuration extra-rénale (EER) disponible dans notre hôpital est l’hémofiltration (HF) veino-veineuse continue. L’HF nécessite une anticoagulation efficace pour prévenir les thromboses dans le circuit extracorporel. Plusieurs techniques d’anticoagulation existent utilisant l’héparine ou le citrate. Cette dernière vient d’être implantée dans notre établissement. Le but de ce travail est d’objectiver les critères d’utilisation afin d’optimiser et d’encadrer l’usage de cette nouvelle technique.

Matériels et méthode

En réanimation, nous disposons de 2 moniteurs d’HF, compatibles avec l’héparine non fractionnée (HNF) ou le citrate trisodique. Le citrate perfusé à l’entrée du circuit d’HF chélate le calcium ionisé, facteur indispensable de la coagulation, et permet d’anticoaguler de façon sélective le circuit extracorporel.

Résultats et discussion

La technique d’anticoagulation est choisie en fonction des critères cliniques suivants. Le citrate concerne les patients à haut risque hémorragique (chirurgies, hémorragies récentes, thrombopénies, coagulopathies graves) ou ayant des antécédents de TIH. L’HNF est réservée aux patients insuffisants hépatiques, la fraction de citrate non éliminée dans l’effluent étant métabolisée par le foie. Le choix prend aussi en compte les effets indésirables associés. La technique au citrate peut être responsable d’hypocalcémie et d’acidose métabolique, imposant une surveillance de la calcémie ionisée (gaz du sang itératifs sur cathéter artériel). Pour l’HNF, les risques hémorragiques et de TIH imposent la surveillance du TCA et des plaquettes. Enfin, on tient compte de l’impact budgétaire du citrate avec l’achat de matériel spécifique :

– utilisation d’une solution d’HF post-dilution avec concentration limitée en Ca2+ pour éviter les coagulations sur la ligne de retour (Phoxilium à 11,40 € PUHT vs Hemosol utilisé pour l’HNF 9,50 €) ;

– ajout d’une ligne calcium pour permettre la compensation par CaCl2 (8 €).

Conclusion

Les critères de choix pour le citrate incluent la majorité des patients de réanimation. En pratique, cette nouvelle technique est de plus en plus utilisée dans notre hôpital. Le bénéfice premier attendu suite à ce changement de méthode est la diminution du risque hémorragique. Les objectifs secondaires sont la diminution du besoin transfusionnel et des thromboses dans le circuit, et l’allongement de la durée de vie des filtres. Au sein de notre établissement, le changement d’anticoagulant a été associé initialement à une augmentation des colmatages du circuit, principalement liées à une méconnaissance du nouveau système (paramétrage difficile) et aux pathologies (chocs septiques). La formation des différentes équipes médicales, paramédicales et pharmaceutique est essentielle pour optimiser son utilisation. Cette formation a été assurée par un réanimateur avec l’aide d’un protocole validé.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hémofiltration, Réanimation, Anticoagulation, Citrate


Plan


© 2014  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 49 - N° 4

P. 320 - décembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Traçabilité des dispositifs médicaux implantables : étude rétrospective de 2010 à 2013
  • Elodie Grandeau, Christine Male, Nathalie Dumont
| Article suivant Article suivant
  • Mise au point sur l’utilisation des colles synthétiques Duraseal® en neurochirurgie
  • Caroline Luans, Solène Granry, Nicolas Maillard, Béatrice Basle

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.