Mise en place de la préparation anticipée nominative d’anticancéreux à doses standards arrondies - 12/12/14
Résumé |
Introduction |
En cancérologie, le calcul des doses prescrites repose principalement sur la surface corporelle (SC). De récentes publications présentent le concept de doses standards arrondies (DSA) qui permet la substitution de la dose calculée selon la SC par une DSA fixe, avec un arrondissement à±5 % de la dose calculée (détermination d’intervalles standards de doses dont le point médian correspond à une DSA). Cette approche a été envisagée en hôpital de jour (HDJ) avec 3 objectifs : réduire le délai d’attente entre le « OK chimio » et l’administration, lisser l’activité croissante au sein de l’unité de reconstitution des cytotoxiques (URC) (+14 % entre 2013 et 2014) et réattribuer plus facilement les poches non administrées.
Matériels et méthode |
Un groupe de travail pluridisciplinaire (médecins, pharmaciens, cadre infirmier et infirmières) a été constitué. Plusieurs molécules ont été retenues, selon les critères suivants : nombre de préparations/semaine, stabilité physico-chimique, homogénéité des doses prescrites, coût, ordre d’administration dans un protocole, durée de perfusion. Plusieurs DSA ont été calculées, grâce à l’étude rétrospective des posologies prescrites sur les 3 dernières années. Un maximum de variation toléré entre la DSA et la dose calculée selon la SC a été fixé à 5 %. Les intervalles de doses calculés ont été redéfinis pour obtenir des intervalles continus sans chevauchement et adaptés aux posologies prescrites. Dans un premier temps (1mois), les médecins ont arrondi les posologies. Dans un deuxième temps (2mois et demi), la préparation anticipée nominative à j−1 a été réalisée.
Résultats et discussion |
Trois molécules sont retenues : le rituximab, l’oxaliplatine et le paclitaxel. Les DSA proposées sont : rituximab 600, 650, 700, 750mg, oxaliplatine, 110, 150, 175, 200mg, paclitaxel 108, 120, 138, 300mg. Après un mois d’arrondi des posologies, les DSA représentaient 73 % des prescriptions de rituximab, 31 % des oxaliplatine, 37 % des paclitaxel. Après 2mois et demi de préparation anticipée nominative, les DSA représentaient 79 % des prescriptions de rituximab, 61 % des oxaliplatine, 38 % des paclitaxel. Cent quarante-trois poches ont été préparées de façon anticipée, dont 114 rituximab, 16 oxaliplatine, 13 paclitaxel. Huit préparations ont été réattribuées (5 rituximab, 3 oxaliplatine). Une seule préparation a été détruite (oxaliplatine). Cinquante-cinq pour cent des rituximab administrés dans l’établissement étaient préparés à l’avance, 16 % des oxaliplatine, 16 % des paclitaxel.
Conclusion |
Le premier mois de test nous a montré la faisabilité d’une telle approche. Dès lors que la pharmacie a commencé la préparation anticipée, l’organisation de l’URC a été optimisée. En revanche, les médecins et les infirmières doivent revoir leurs modalités de prise en charge du patient. Au vu de ces 3mois d’essai, la préparation anticipée nominative des 3 molécules testées est réalisée en routine. Des réflexions sont menées pour étendre ce travail à d’autres molécules, et améliorer l’organisation de l’HDJ.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chimiothérapie, Préparation anticipée, Doses standards arrondies
Plan
Vol 49 - N° 4
P. 336 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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