Le lait maternel est unique sur le plan biologique et nutritionnel. Sa composition évolue constamment pour répondre au mieux aux besoins de l'enfant jusqu'à 6 mois. La culture du biberon est en train de laisser progressivement place à celle de l'allaitement maternel comme en témoignent les dernières données épidémiologiques françaises. Si le taux d'initiation de l'allaitement maternel (AM) atteint en effet 76 à 86 % selon les régions, seuls 22 % des nourrissons restent allaités exclusivement à 6 mois. Dans les sociétés industrialisées, les jeunes mamans ont rarement vu d'autres mamans allaiter avant de le faire elles-mêmes. Avec les sorties précoces de maternité, beaucoup de femmes se trouvent désemparées face à d'inévitables petites difficultés. Les centres ressources (protection maternelle et infantile [PMI], pédiatres, généralistes, consultantes en lactation, association de soutien, etc.) vont alors avoir un rôle à part entière mais ne doivent pas diffuser des conseils inappropriés et/ou contradictoires. Combien d'interruptions d'allaitement pour une poussée de fièvre, une prescription médicamenteuse, un mamelon douloureux ou pire un renoncement à l'AM après une naissance prématurée ? C'est en se rapprochant au mieux des dernières connaissances sur la physiologie de la lactation qu'un allaitement maternel a le plus de chance de bien démarrer et de se prolonger sans douleur.