Épidémiologie de la mortalité maternelle de cause infectieuse en France, période 2007–2009, à partir des données du rapport confidentiel de mortalité maternelle - 19/12/14
Résumé |
Bien que les décès secondaires à une infection durant la grossesse et le post-partum soient rares en France, les taux de mortalité ont augmenté dans plusieurs pays de la communauté européenne. En France, le taux de mortalité maternelle de cause infectieuse a diminué au cours des 12 dernières années. Les causes infectieuses sont actuellement à la 5e place des causes de décès maternels. Sur la période 2007–2009, 18 décès par infection sont survenus dont 8 par causes infectieuses directes et 10 par causes infectieuses indirectes. Parmi les 18 décès, 17 ont été expertisés par le Comité national d’experts sur la mortalité maternelle avec pour objectifs de déterminer le lien direct ou indirect avec la grossesse, l’adéquation des soins prodigués et le caractère évitable ou non du décès. Sur 8 décès de causes infectieuses directes, 4 décès ont été jugés « évitables » ou « peut-être évitables » en raison de soins inadaptés. Sur 9 décès de causes infectieuses indirectes, l’évitabilité n’a pas pu être établie dans 2 décès, 5 étaient non évitables et 2 décès évitables en raison de soins non optimaux. Ces cas de septicémies puerpérales montrent qu’au moment où la septicémie est cliniquement manifeste, l’infection est déjà bien établie et que la détérioration généralisée est dès lors souvent irréversible. La mortalité maternelle reste évitable dans la majorité des cas si plusieurs points sont respectés : diagnostic précoce, traitement antibiotique probabiliste empirique à dose massive ciblée sur les germes les plus souvent en cause notamment Escherichia coli et Streptocoque A, transfert très rapide dans une unité de réanimation, contrôle de la porte d’entrée, mesures préventives simples, vaccination antigrippale. Une démarche « diagnostic clinique microbiologique » doit être initiée dès les premiers signes cliniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Although deaths caused by infection during pregnancy and the postpartum period are rare in France, mortality rates have increased in several countries of the European community. In France, the rate of maternal mortality by infectious cause has decreased over the last 12 years. Infectious causes are currently in fifth place of maternal deaths. Over the period 2007–2009, 18 deaths occurred, eight by direct infectious causes and 10 by indirect infectious causes. Among the 18 deaths, 17 were examined by the National Expert Committee on Maternal Mortality (CNEMM) with the objectives to determine the direct or indirect link with pregnancy, the adequacy of care and the preventability of death. Among 8 deaths from direct infectious causes, four deaths were deemed “preventable” or “possibly preventable” because of inadequate care. Among nine deaths from indirect infectious causes, preventability could not be established in two deaths, five were non-preventable and two were preventable due to non-optimal care. These cases of puerperal septicemia show that when sepsis is clinically manifest, infection is already well established and widespread deterioration is therefore often irreversible. Maternal mortality is preventable in most cases if several points are observed: early diagnosis, probabilistic antibiotics targeting most frequently involved bacteria including Escherichia coli and Streptococcus A, early transfer to ICU, control septic portal entry, simple preventive measures, influenza vaccination. A “microbiological clinical diagnosis” approach must be initiated at the first clinical signs.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Mortalité maternelle, Infection, Bactérie, Virus, Péri-partum
Keywords : Maternal mortality, Infection, Bacteria, Virus, Peripartum
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Vol 44 - N° 1
P. 1-9 - janvier 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.