Impact des taux plasmatiques d’hormone anti-mullérienne sur les résultats des techniques d’assistance médicale à la procréation. Analyse rétrospective unicentrique de 2011 cycles (indications d’ICSI et obstructions tubaires bilatérales exclues) - 19/12/14
Résumé |
But |
En assistance médicale à la procréation (AMP), la réserve ovarienne altérée représente un challenge thérapeutique. L’hormone anti-mullérienne (AMH) plasmatique est utile car elle reflète la réserve ovarienne et prédit la réponse à la stimulation. L’objectif est d’évaluer dans une population de couples infertiles où la femme a au moins une trompe perméable et où l’homme a des paramètres spermatiques compatibles avec une insémination, si une AMH inférieure à 12pmol/L permet d’orienter la prise en charge de l’infertilité des couples en comparant leurs chances de grossesse en insémination intra-utérine (IIU) et en fécondation in vitro classique (FIV-c).
Patientes et méthodes |
Cette étude rétrospective unicentrique de 1012 patientes sur 28 mois a comparé les taux de grossesse de 2011 tentatives, 1385 IIU et 626 FIV-c (ICSI exclues) séparées selon la valeur de l’AMH basale (i.e. abaissée si AMH≤12pmol/L ou non abaissée si AMH>12pmol/L).
Résultats |
En FIV, l’AMH abaissée pénalise les taux de grossesse (respectivement 18,4 % vs 32,9 %, p<0,0001). Inversement, l’AMH n’influence pas le succès en IIU (14,2 % vs 14,5 %, NS). En cas d’AMH basse, les taux de grossesse par cycle initié en FIV (18,4 %) ne sont pas significativement meilleurs qu’en IIU (14,2 %), déprogrammations exclues. Le taux de grossesse après FIV convertie en IIU (13,5 %) ne semble pas être inférieur à l’IIU d’emblée (13,5 % vs 14,5 %, NS).
Conclusion |
Si l’AMH est inférieure à 12pmol/L, l’IIU peut être une alternative en cas d’échec de la FIV et sa place reste à définir : conversion, relais voire même en première intention si les chances en FIV paraissent minimes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
In Assisted Reproductive Technologies (ART), impaired ovarian reserve represents a therapeutic challenge. The Anti-Mullerian Hormone (AMH) serum level would be a good marker of ovarian reserve and a predictor of response to stimulation. The objective of this study is to assess into a population of infertile couples where the woman has at least one patent tube and where the man has sperm parameters compatible with insemination, whether AMH level less than 12pmol/L can be used to establish a strategy supporting the couple's infertility by comparing their chances of pregnancy after Intra-uterine insemination (IUI) or in vitro fertilization (IVF).
Materials and methods |
This single-center retrospective study of 1012 patients over 28months compared the pregnancy rates of 2011 ART attempts (1385 IUI and 626 IVF, ICSI excluded) according to the value of serum AMH, either reduced if≤12pmol/L or non-reduced if greater.
Results |
In IVF, a low AMH reduced pregnancy rate (18.4% vs. 32.9% in the normal AMH group, P<0.0001). Conversely, the AMH value did not influence the success in IUI cycles (14.2% vs. 14.5%, respectively, NS). In cases with low AMH, the pregnancy rate per initiated cycle in IVF (18.4%) was not significantly greater than in IUI cycles (14.2%). Converting an IVF attempt in IUI did not impair the pregnancy rate (13.5% vs. 14.5% after immediate IUI, NS).
Conclusion |
When the serum AMH level is less than 12pmol/L, IUI may be an interesting option in case of IVF failure. However, its place remains to be defined: converting IVF in IUI, IUI in relay of failed IVF, or even as first line therapy when the chances with IVF appear to be minimal.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hormone anti-mullérienne, Mauvaise réponse ovarienne, Baisse de réserve ovarienne, Fécondation in vitro, Insémination intra-utérine
Keywords : Anti-Müllerian hormone, Poor ovarian response, Poor ovarian reserve, In vitro fertilization, Intra-uterine insemination
Plan
Vol 44 - N° 1
P. 63-71 - janvier 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.