La prévalence de la BPCO en milieu agricole est plus élevée que dans les emplois du secteur tertiaire, mais elle varie considérablement selon les pays, les professions agricoles et les critères spirométriques utilisés. La prévalence de la BPCO a été étudiée dans deux régions agricoles (Bretagne et Franche-Comté) chez 4771 sujets répartis en tertiaires (n=917), cultivateurs (n=502), éleveurs de bovins (n=1822), de porcs (n=266), de volailles (n=226), de plusieurs espèces animales (n=354) et autres professions agricoles (n=617). La population tertiaire a été prise comme référence. Les Odds Ratios (OR) ont été ajustés sur l’âge, le tabagisme et le sexe. Deux critères spirométriques post-bronchodilatateurs de BPCO ont été étudiés : GOLD (VEMS/CVF<70 %) et LIN (VEMS/CVF<limite inférieure de la normale). La prévalence de BPCO (95 % IC) était de 2,9 % (1,8–4,0) et 5,1 % (4,4–5,8) pour le critère GOLD chez les tertiaires et les agriculteurs, respectivement (p<0,001), et de 1,5 % (0,7–2,3) et 3,1 % (2,5–3,6) pour le critère LIN (p<0,01). Pour les critères GOLD et LIN, l’OR ajusté était semblable aux tertiaires chez les cultivateurs, et supérieur aux tertiaires chez les éleveurs de porcs (GOLD : 2,0 [1,0–4,0] et LIN : 2,5 [1,0–6,1]) et de volailles (GOLD : 2,8 [1,3–5,7] et LIN : 3,4 [1,4–8,2]). Parmi les éleveurs de bovins, les Francs-comtois avaient un OR ajusté supérieur aux tertiaires (GOLD : 2,4 [1,4–3,9] et LIN : 2,4 [1,2–4,8]) et les bretons un OR similaire aux tertiaires (GOLD : 1,3 [0,8–2,2] et LIN : 1,5 [0,7–3,0]). La prévalence de BPCO est plus élevée chez les agriculteurs que chez les tertiaires, et dépend de la région d’exercice, du type d’activité agricole et du critère de définition de la maladie.