Depuis 1948 et les premières tentatives de revascularisation myocardique, la chirurgie coronarienne s'est progressivement enrichie pour atteindre aujourd'hui sa pleine maturité. Elle a bénéficié des progrès de l'imagerie médicale, des méthodes d'exploration cardiaque, du développement de la circulation extracorporelle et de l'amélioration des méthodes anesthésiochirurgicales. Exploit dans les années 1960, la revascularisation chirurgicale est devenue « routinière » avec plus de 20 000 procédures annuelles en France. La mortalité de cette chirurgie s'est aussi considérablement réduite pour être selon les cas souvent inférieure à 2 %. Ces résultats sont liés à une meilleure prise en charge globale des patients, ainsi qu'à des avancées techniques dans les trois secteurs clefs que sont la chirurgie, l'anesthésie-réanimation, et la circulation extracorporelle. Au fil du temps, de l'expérience, et des travaux de recherche clinique, les techniques chirurgicales ont évolué, se sont perfectionnées, pour toujours plus d'efficacité. Le chirurgien doit avoir de solides bases théoriques et aussi pratiques pour s'adapter en temps réel aux situations auxquelles il est confronté. Il doit tirer avantage des moyens d'exploration cardiaque, savoir poser une indication chirurgicale, et déterminer avec précision sa stratégie opératoire. Cette synthèse rassemble, de façon très pratique, la plupart des techniques chirurgicales usuelles mises en œuvre au cours du traitement des lésions acquises des artères coronaires. Sont abordés les greffons et leurs prélèvements, la réalisation des pontages « classiques », la revascularisation tout artérielle et ses contraintes, la revascularisation à cœur battant ou encore les situations « non conventionnelles » comme le redux coronarien ou la pénurie de greffon. Lors de ces procédures, le chirurgien cardiaque doit se fonder sur la stratégie qu'il a définie au préalable, mais aussi pouvoir adapter sa technique aux situations inattendues qui ne manqueront pas de se présenter à lui.