P100: Étude preliminaire portant sur l’adequation entre les apports caloriques calculés et administrés en post extubation chez des patients de reanimation chirurgicale - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’apport nutritionnel pendant la phase aigue de réanimation a été récemment rappelé par des recommandations(1). La période qui suit l’extubation est une phase critique notamment en ce qui concerne la protection des voies aériennes or le patient est souvent en période anabolique et un déficit énergétique risque d’être préjudiciable à sa récupération. Afin de d’assurer un apport calorique (AC) optimal tout au long du séjour du patient, une équipe multidisciplinaire s’est constituée ; elle est également chargée d’effectuer un sevrage progressif de la nutrition artificielle (NA) en post extubation.
Le but de ce travail est de comparer les AC avant (avt ext) et après extubation (post ext) et la part que représente la nutrition orale pendant la période post ext par rapport aux besoins du patient.
Matériel et méthodes |
Étude prospective observationnelle monocentrique, les données sont collectées de façon prospective en réanimation chirurgicale et traumatologique chez des patients adultes, ventilés plus de 48h et ayant bénéficiés d’une NA de plus de 5 jours. Les besoins caloriques sont prescrits selon les recommandation(1) – avt ext : 25kcal/kg/j – post ext : 30 cal/kg/j. Tous les AC reçus sont répertoriés (kcal), après l’extubation un test de déglutition est réalisé (kinésithérapeutes), la voie de l’apport (oral ou entéral) est modulée en fonction des ingesta (paramédicaux) selon un protocole multidisciplinaire de service. Un contrôle quotidien de l’obtention de la cible calorique et l’adaptation de la texture de la nutrition orale sont effectués (diététicienne).
Sont analysées : la durée moyenne de séjour (DMS), la durée moyenne de nutrition orale (DMO) ; les moyennes AC reçus (avt ext – post ext) et la différence d’AC entre la voie oral et les besoins théoriques (pds x 30 kcal/kg/j) en période post ext.
Sont comparés : le nombre de patient atteignant la cible calorique (> 80% besoins calculés) entre les deux période avt ext et post ext (tableau).
Résultats et Analyse statistique |
84 patients sont analysés, la DMS est de 27,2 j [21,0 ; 33,4] et la DMO de 3 j [1,9 ; 3,3]. La moyenne des calories reçues avt ext est de 1534 kcal/j [1 427 ; 1 640] et de 1659 kcal/j (IC à 95 % = [1567; 1750]) en période post ext.
Les moyennes des apports oraux reçus sur les 3 premiers jours post ext sont de 889 kcal/j IC [372–1403], la moyenne des objectifs calculés de 2116 kcal/j IC [2029–2202] et la différence moyenne entre ces deux dernières valeurs est de 1665 kcal/j IC [890–2440].
Le nombre de patient atteignant l’objectif est significativement plus importante en post ext n=49 ou 58,3 % IC [47,7 % ; 68,8 %] que dans la période avt ext : n =35 ou 41,7 % IC [31,1 % ; 52,2 %] (p<0,02).
<80% après (post ext)>80% après (post ext)< 80 % avant (avt ext)n =24 ou 28,5 % IC [18,9 % ; 38,1 %]n =19 ou 22,6% IC [13,7 % ; 31,5 %]>80% avant (avt ext)n =11 ou 13 % IC [5,8 % ; 20,2 %]n =30 ou 35,7 % IC [30,1 % ; 40,9 %]Totaln =35 ou 41,7 % IC [31,1 ; 52,2 %]n =49 ou 58,3 % IC [47,7 % ; 68,8 %]
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Conclusion |
Dans cette population de malade, la constitution d’une équipe pluridisciplinaire permet d’optimiser la prise en charge nutritionnelle ; le sevrage de la NA, essentiellement entérale, est progressif en post ext car les besoins caloriques sont insuffisamment couvert par la voie orale (inappétence, troubles de la déglutition..). Le retrait de la sonde gastrique doit être discuté au cas par cas, après obtention d’un apport calorique suffisant par voie orale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S120 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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