P106: Troubles lipidiques associés à l’obésité à propos de 100 cas - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’obésité est un problème de santé publique majeur. C’est une pourvoyeuse privilégiée d’une constellation d’anomalies métaboliques notamment lipidiques majorant le risque de morbi-mortalité et entravant la qualité de vie de l’obèse.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective portant sur 100 patients obèses recrutés à l’Unité de Recherche sur l’Obésité Humaine à l’Institut National de Nutrition de Tunis. Nos patients ont bénéficié d’un dosage de l’insulinémie à jeun et d’un bilan lipidique complet comprenant le dosage du cholestérol, des triglycérides, du HDL-cholestérol, des apolipoprotéines A1 et B et de la lipoprotéine (a) avec calcul du LDL-cholestérol et du non HDL-cholestérol.
Résultats et Analyse statistique |
L’âge moyen de notre population est de 37±10,8 ans. Le BMI moyen est de 38±6,7kg/m2 avec des extrêmes de 30 et 67kg/m2. L’insulinémie à jeûn moyenne est de 24,7±20,1μU/ml avec des extrêmes de 5,3 et 146μU/ml. Le tiers des obèses ont une insulinémie à jeûn élevée. Une hypertriglycéridémie est notée chez 19 % des patients obèses. 29 % des obèses ont une hypercholestérolémie. Plus du quart des obèses (27 %) ont un taux bas de HDL-cholestérol inférieur à 1,03 mmol/l (0,4g/l). En revanche, 14 % des patients ont un taux de HDL-cholestérol supérieur ou égal à 1,55 mmol/l (0,6g/l). Le non HDL cholestérol moyen est de 3,35±0,9 mmol/l (1,3±0,36g/l). Le LDL-cholestérol moyen de 2,81±0,85 mmol/l (1,09±0,33g/l) avec des extrêmes de 1 et 6mmol/l (0,39 et 2,32g/l). Une hyper LDLémie a été découverte chez 29,3 % des patients obèses. La valeur moyenne de l’apolipoprotéine A1 est de 1,5±0,24 g/l. Le taux moyen de l’Apolipoprotéine B est de 1,26±0,36 g/l avec des extrêmes de 0,69 et 2,28 g/l. Plus des deux tiers (69,1 %) des obèses présentent une élévation de l’apolipoprotéine B. La triglycéridémie et l’apolipoprotéine B sont significativement (P=0,01 et P=0,007) plus élevées chez les hommes. Il existe une corrélation positive et statistiquement significative (P<10−3) entre le LDL-cholestérol et l’âge. Cette corrélation est également constatée pour le non HDL-cholestérol (r=+0,38 ; P<10−3) et pour l’apolipoprotéine B (P<10−3). La durée d’évolution de l’obésité est positivement et significativement corrélée à l’élévation de la cholestérolémie (p=0,001), du LDL-cholestérol (p=0,002) et du non HDL-cholestérol (p=0,001). L’élévation de l’insulinémie à jeûn est positivement et statistiquement corrélée à l’élévation de la cholestérolémie (p=0,001), du LDL-cholestérol (P<10−3), du non HDL-cholestérol (P<10−3), de l’apolipoprotéine B (P<10−3) et de la lipoprotéine (a) (p=0,002).On a également noté une corrélation négative et statistiquement significative entre l’insulinémie à jeûn et le HDL-cholestérol (p=0,02).
Conclusion |
Le profil lipidique des obèses est hautement athérogène. Il se distingue par une variété d’anomalies lipidiques dominées par une élévation de l’apolipoprotéine B mais aussi du LDL-cholestérol, du cholestérol total et des triglycérides avec une hypo-HDLémie justifiant leur prise en charge précoce afin d’améliorer leur pronostic cardio-vasculaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S123 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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