P136: Évaluation par les patients de la prise en charge (PEC) de leur obésité en médecine générale et suggestions d’amélioration - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le médecin généraliste (MG) a plusieurs rôles majeurs face à l’obésité : dépistage, bilan des comorbidités et PEC. D’après les MG, les difficultés de PEC sont surtout liées à la mauvaise compliance des patients aux conseils donnés (1). Il est pourtant possible que les pratiques médicales soient mal adaptées (2,3). L’étude avait pour but de préciser, de l’avis des patients, quels étaient les obstacles à la PEC de leur obésité et quelles suggestions d’amélioration ils proposaient.
Matériel et méthodes |
Durant huit mois, un questionnaire anonyme était rempli par les patients adultes obèses vus pour la première fois à la consultation de Nutrition de quatre hôpitaux en région Limousin (CHU Limoges, CH Brive, Guéret et Tulle). Les femmes enceintes et les patients post chirurgie bariatrique étaient exclus. Le questionnaire rapportait le point de vue des patients sur leur PEC antérieure, les obstacles identifiés à cette PEC, les suggestions en termes d’amélioration de PEC et de prévention
Résultats et Analyse statistique |
110 patients étaient vus (sex-ratio H/F 0,63, âge 48,1 +/−15,2 ans, IMC 39,5 +/−6,2, 77,8% d’obésités sévère et morbide). 60,2 % des patients avaient déjà consulté pour excès de poids, 64,8 % avaient suivi un régime. 49,5 % avaient une activité physique. 59,8 % avaient subi des attitudes négatives (famille 68,2 %, entourage professionnel 36,3 %, médecin 30,1 %), 59,6 % se sentaient déprimés et 73,6 % dépassés par leur problème de poids, 37,9 % envisageaient une PEC psychologique. Les femmes se sentaient plus déprimées et plus dépassées que les hommes (respectivement 74,1 vs 39 % p =0,0005 et 86,4 vs 52,5 % p =0,0001 ; chi2). 43,9 % des patients étaient régulièrement pesés par le MG, 35,1 % avaient reçu des conseils diététiques, 34,0 % des conseils d’activité physique, 9,1 % une proposition d’aide psychologique, 46,1 % étaient informés des risques de l’obésité et 42,7 % pensaient que le MG leur apportait une aide. Seulement deux patients (1,9 %) avaient eu à la fois des conseils diététiques et d’activité physique et un soutien psychologique. Les quatre premiers obstacles à la PEC étaient le manque de motivation à pratiquer une activité physique (59,8 % des cas) et à suivre les conseils diététiques (59,1 %), le manque de temps pour l’activité physique (43,4 %), le non-remboursement des consultations diététiques (43,2 %, plus marqué chez les femmes 52,7 % vs 27,3 % p =0,02). Les quatre premières suggestions d’amélioration étaient de rembourser les consultations diététiques (78,8 %), développer les structures d’activité physique pour obèses (75,9 %), des ateliers d’éducation nutritionnelle (65,8 %), des centres de PEC de l’obésité (63,8 %). Les quatre premières mesures de prévention globale proposées étaient de dépister et traiter dès l’enfance (98,0 %), de permettre une éducation alimentaire de la famille (95,1 %), de développer l’éducation nutritionnelle à l’école (93,2 %), de lutter contre les attitudes négatives envers les obèses (91,6 %).
Conclusion |
Près de 60 % des obèses avaient subi des attitudes négatives, et un mauvais état psychologique de ces patients était fréquent, surtout du côté des femmes. D’après eux, leur évaluation nutritionnelle et leur PEC de base étaient médiocres, voire très faible pour la PEC psychologique. Les patients admettaient un manque de motivation de leur part, mais souhaitaient fortement des mesures sociales et de prévention.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S139 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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