P198: Protection de la masse musculaire par les AGPI n-3 durant la restriction calorique chez le rat - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Chez les obèses, la perte de masse grasse après restriction calorique s’accompagne souvent d’une perte musculaire, surtout en absence d’activité physique. Dans d’autres contextes entrainant une perte musculaire (immobilisation, inflammation, cancer), plusieurs études montrent que les acides gras polyinsaturés (AGPI) n-3 modulent l’homéostasie pro-téique, notamment via des effets sur la sensibilité à l’insuline. L’apport d’AGPI n-3 pendant un amaigrissement pourrait donc ainsi contribuer à préserver la masse musculaire. Cette hypothèse a été testée chez le rat avec 2 sources d’AGPI n-3 permettant de comparer le précurseur végétal (18:3 n-3) et ses dérivés à longue chaîne (LC, 20:5 n-3 et 22:6 n-3).
Matériel et méthodes |
48 rats Wistar mâles adultes ont reçu pendant 4 semaines un régime d’induction hypercalorique, puis 36 rats ont été soumis à 8 semaines de restriction calorique, 12 rats restant ad libitum. Pendant ces 2 phases, les lipides alimentaires comportaient de l’huile de tournesol oléique (71 % de 18:1 n-9, groupes ad libitum ADLIB et témoin restreint, OLE), de colza (10 % de 18:3 n-3, groupe COL) ou de l’huile de poisson (10 % d’AGPI n-3 LC, groupe POI) (n =12 par groupe). Après restriction, une injection iv d’insuline et des biopsies de muscle gastrocnémien ont été réalisées sous anesthésie. Les analyses suivantes ont été réalisées postmortem : composition corporelle ; expression des gènes-clés de la protéolyse par qPCR et activation de la voie de signalisation de l’insuline par western-blotting dans le muscle.
Résultats et Analyse statistique |
Composition corporelle. Lors de la phase d’induction, la prise de poids était régulière et similaire dans tous les groupes. Pendant la phase de restriction, les rats ADLIB ont continué à prendre du poids tandis que les 3 groupes restreints ont tous perdu −20 % de poids, et 50 % de tissu adipeux viscéral. En revanche, vs les rats ADLIB, les muscles de la patte ont perdu significativement du poids chez les rats OLE (−4 à −6 %), mais pas chez les rats COL et POI.
Expression des marqueurs de la protéolyse. Vs le groupe ADLIB, le taux d’ARNm des gènes impliqués dans le système ubiquitine/protéasome est significativement diminué dans le groupe POI (MAFbx – 30 % et MurF1 – 20 %) et intermédiaire pour le groupe COL, sans effet de la restriction pour le groupe OLE. La nature des AG est sans effet sur les systèmes calcium-dépendant (calpaïne 2) et lysosomal (cathepsine D).
Voies de signalisation de l’insuline. En réponse à l’insuline, les taux de phosphorylation d’AKT et d’IRS 1, connues pour stimuler la protéosynthèse, sont significativement augmentés (+70 %) dans le groupe POI vs le groupe ADLIB. Il en va de même des ARNm du récepteur de l’insuline (+50 %). Le groupe COL présente le même profil, à l’exception d’IRS 1, alors qu’aucun changement n’est observé pour le groupe OLE.
Conclusion |
L’apport d’AGPI n-3, avant et pendant une restriction calorique, prévient la perte de masse musculaire. Cet effet bénéfique est associé à une meilleure activation de la signalisation de l’insuline. Enfin, à apport équivalent, le 18:3 n-3 végétal (fourni par l’huile de colza) a globalement la même efficacité que les AGPI-LC n-3 fournis par l’huile de poisson.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S172 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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