P232: Statut nutritionnel et incidence des incapacités des sujets âgés vivant à domicile : étude des 3 Cités - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Avec l’allongement de l’espérance de vie, les personnes âgées souhaitent rester autonomes le plus longtemps possible à domicile avec une bonne qualité de vie. Pourtant, le risque de dénutrition dans cette population est fréquent et pourrait accélérer le processus menant à la dépendance. L’objectif de cette étude était de déterminer si le statut nutritionnel des personnes âgées vivant à domicile est associé au risque de développer dans les 12 ans qui suivent une incapacité aux activités de la vie quotidienne mesurée par différentes échelles.
Matériel et méthodes |
La cohorte 3 Cités regroupe 9 294 individus âgés de 65 ans et plus issus de trois villes françaises : Bordeaux, Dijon et Montpellier. Le statut nutritionnel a été évalué à l’inclusion par le Mini-Nutritional Assessment dont les catégories « à risque de dénutrition » et « dénutris » ont été regroupées. Trois domaines d’incapacité mesurés à chaque suivi environ tous les deux ans par trois échelles validées ont été étudiés : mobilité (Rosow), activités instrumentales (IADL, Lawton) et activités de base de la vie quotidienne (ADL, Katz). Un modèle de Cox a été utilisé pour estimer l’association entre le statut nutritionnel et le risque de survenue des incapacités, stratifié selon le sexe.
Résultats et Analyse statistique |
L’âge moyen de l’échantillon à l’inclusion était de 74,1 ans, incluant 60,1 % de femmes. La fréquence d’un statut nutritionnel altéré était presque deux fois plus élevée chez les femmes (18,1 %) que chez les hommes (9,8 %). La survenue d’une incapacité à la mobilité était présente chez 74,0 % de l’échantillon ce qui représente une incidence de 19,4/ 100 personnes-années (PA), celle d’une incapacité aux IADL chez 35,6 % soit 5,54/100 PA, celle d’une incapacité aux ADL chez 6,2 % soit 0,79/100 PA. Chez les hommes, le risque de dénutrition était significativement associé à la survenue d’une incapacité à la mobilité (Risque Relatif (RR) = 1,35 ; Intervalle de Confiance (IC) 95 % : 1,08–1,69), et aux ADL (RR=3,21 ; IC 95 % : 2,18–4,74) après ajustement sur les facteurs sociodémographiques et l’état de santé à l’inclusion. Chez les femmes, le risque de dénutrition était significativement associé à la survenue d’une incapacité aux IADL (RR=1,16 ; IC 95 % : 1,01–1,32), et aux ADL (RR=1,86 ; IC 95 % : 1,44–2,40).
Conclusion |
Dans cet échantillon de sujets âgés vivant à domicile, la dénutrition est associée à une augmentation du risque de perte d’autonomie pour différents domaines de la vie quotidienne dans les 12 ans. Le dépistage de la dénutrition serait important pour identifier les personnes âgées à plus haut risque de perte d’autonomie pour mettre en place une prise en charge adaptée le plus précocement possible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S190 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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