P269: Rôle de l’Activine A dans la cachexie cancéreuse - 24/12/14
au nom du Centre du Cancer et avec la collaboration du Département de Radiologie, Cliniques Universitaires Saint-Luc
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La cachexie est un syndrome métabolique complexe, associée à différentes maladies chroniques et caractérisée par une perte de masse musculaire non réversible par un apport nutritionnel adéquat. La cachexie affecte 80 % des patients avec un cancer avancé et est responsable de 25 % des décès. Des travaux récents chez l’animal suggèrent que l’Activine A (ActA), un membre de la superfamille du TGF(3, pourrait contribuer à l’atrophie musculaire induite par certains cancers. Cette hypothèse est d’autant plus intéressante que de nouvelles molécules capables d’inhiber l’action de l’ActA sont en cours de développement. Néanmoins le rôle de l’ActA dans le développement de la cachexie cancéreuse n’a jamais été investigué chez l’homme. Notre objectif est de démontrer le rôle de l’ActA comme médiateur de la cachexie cancéreuse humaine.
Matériel et méthodes |
Cent cinquante-deux patients porteurs d’une tumeur colorec tale ou pulmonaire ont été évalués de manière prospective de janvier 2012 à mars 2014. Une évaluation clinique, nutritionnelle et fonctionnelle a été réalisée chez tous les patients. La masse musculaire a été mesurée par planimétrie sur CT-scan abdominal (CT), par bioimpédance (BIA) et par anthropométrie. Les taux d’ActA ont été mesurés sur des prélèvements sanguins effectués dans des conditions standardisées.
Résultats et Analyse statistique |
Cinquante-huit patients porteurs d’une tumeur pulmonaire et 94 patients porteurs d’une tumeur colique ont été inclus dans l’étude, au moment du diagnostic (n=125) ou lors d’une récidive (n=27). La prévalence de la cachexie, selon les critères définis par K. Fearon et al., atteint 49 %. La présence d’une cachexie est associée à une masse maigre plus faible (−12 % selon le BIA ; p<0,001 et −6 % selon le CT ; p<0,01) et à une force musculaire plus faible (−13 % ; p<0,001), mais également à une masse grasse plus faible (−21 % selon le BIA et −36 % selon le CT ; p<0,001). La cachexie s’accompagne également d’une diminution de la capacité physique (ECOG et QLQC30 ; p<0,001 et p<0,001), d’une diminution de la qualité de vie (QLQC30 ; p<0,001) et d’une augmentation des symptômes (QLQC30; p<0,001). L’anorexie, définie par un score SNAQ < 14, est plus fréquente chez les patients cachectiques que chez les non-cachectiques (41 % vs 10 % ; p<0,001). De manière intéressante, les taux d’ActA sont plus élevés chez les patients cachectiques par rapport aux non-cachectiques (558 vs 397pg/ml ; p<0,001) et sont corrélés de manière positive à la perte de poids (R=0,323; p<0,001) et de manière négative au score SNAQ (R=– 0,225; p<0,01).
Conclusion |
Ces résultats montrent une association entre les taux circulants d’ActA et la présence d’un syndrome cachexie/anorexie dans une population de patients atteints d’un cancer. Compte tenu des effets atrophiants de l’ActA sur le muscle, nos données suggèrent qu’une élévation des taux d’ActA chez des patients cancéreux pourrait contribuer au développement de ce syndrome.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S210 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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