Introduction et but de l’étude |
L’amélioration de l’état nutri-tionnel de la population constitue un enjeu majeur pour les politiques de santé publique. La dénutrition hospitalière, à l’origine de conséquences délétères pour le patient, soulève la question du bon usage de la nutrition artificielle. Dans ce contexte, une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) a étudié, sur une période d’un an, la pertinence des prescriptions de nutrition parentérale (NP) chez les enfants hospitalisés au GHE en vue d’en améliorer la qualité.
L’EPP a été réalisée sous la forme d’un audit clinique. Quarante-deux patients (308 prescriptions) issus de 5 unités de soins ont été sélectionnés. La population de l’étude comprenait l’ensemble des patients hospitalisés en service de pédiatrie en 2012, à l’exception de la réanimation néo-natale, bénéficiant pendant la période de recueil de l’instauration d’une NP. Étaient exclus les patients présentant un support nutritionnel mixte ou ceux bénéficiant d’une NP à domicile. L’analyse de la qualité de la prise en charge nutritionnelle a été axée sur l’évaluation de trois paramètres : la pertinence de l’indication (nutrition orale(NO)/entérale(NE) contre-indiquée ou soldée par un échec), la qualité de la prescription (établissement d’une règle de décision basée sur les recommandations en vigueur) et la rigueur de la surveillance (réalisation d’un tableau de synthèse regroupant l’ensemble du suivi biologique et clinique nécessaires avant et après instauration d’une NP).
Résultats et Analyse statistique |
L’indication était pertinente dans 88 % des cas (37/42). Les 5 cas d’indication non justifiée de NP ont présenté une durée totale de NP < 7 jours et parmi eux, 3 cas avec mise sous NP alors qu’une NO ou une NE était instaurée rapidement après l’opération. Les prescriptions étaient globalement conformes dans 36 % des cas (110/308) ; 80 % en terme d’apports protéiques et hydriques et 100 % pour la supplémentation en vitamines et éléments traces. En revanche, les apports caloriques n’étaient conformes que pour 6 prescriptions sur 10 avec une tendance à la sous- nutrition (26 % des prescriptions). L’évaluation de la rigueur de la surveillance a mis en évidence un suivi plus rigoureux une fois la NP instaurée et un défaut de suivi de certains paramètres biologiques. En effet, l’ionogramme urinaire a été réalisé conformément aux recommandations pour 16,7 % des patients et le dosage des triglycérides pour 14 %.
Au terme de ce travail, il apparaît qu’un suivi rigoureux des recommandations est réalisé concernant l’indication de la nutrition parentérale. En revanche, les résultats démontrent aussi une insuffisance du suivi des recommandations portant sur la prescription (1 prescription sur 3 conforme) et une insuffisance de la surveillance globale de la NP. Afin d’optimiser la prise en charge nutritionnelle, ces deux points doivent faire l’objet d’actions d’amélioration. À cet effet, un questionnaire d’évaluation des connaissances des prescripteurs à été réalisé sous l’égide du CLAN. D’autres axes d’amélioration sont en cours de développement avec notamment la réalisation d’un logiciel d’aide à la prescription et la mise à disposition facilitée de documents d’informations concernant la prise en charge globale du soin nutritionnel.
ÂgeApports journaliers en eau totale recommandés par l’EFSA (ml/jour)Apport total moyen en eau (boissons et alimentation) (ml/jour)% de la population dont les apports sont inférieurs à l’apport total recommandé en eau% de la population dont les apports sont inférieurs à 80 % de l’apport total recommandé en eau4–8 ans1 600 1 6001 283 1 24684,3 % 85,8 % 85,0 %59,9 % 59,9 % 59,9 %9–13 ans2 100 1 9001 419 1 32794,2 % 94,8 % 94,5 %72,7 % 75,9 % 74,2 %14–17 ans2 500 2 0001 635 1 45296,5 % 88,3 % 92,3 %86,3 % 69,3 % 77,7 %Données en gras : Garçons ; en normal : Filles ; en italique : Total (Filles + Garçons)
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Âge | Apports journaliers en eau totale recommandés par l’EFSA (ml/jour) | Apport total moyen en eau (boissons et alimentation) (ml/jour) | % de la population dont les apports sont inférieurs à l’apport total recommandé en eau | % de la population dont les apports sont inférieurs à 80 % de l’apport total recommandé en eau | 4–8 ans | 1 600 1 600 | 1 283 1 246 | 84,3 % 85,8 % 85,0 % | 59,9 % 59,9 % 59,9 % | 9–13 ans | 2 100 1 900 | 1 419 1 327 | 94,2 % 94,8 % 94,5 % | 72,7 % 75,9 % 74,2 % | 14–17 ans | 2 500 2 000 | 1 635 1 452 | 96,5 % 88,3 % 92,3 % | 86,3 % 69,3 % 77,7 % |
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Données en gras : Garçons ; en normal : Filles ; en italique : Total (Filles + Garçons)
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