P315: Conséquences nutritionnelles de l’utilisation des jus végétaux chez le nourrisson de moins d’un an : étude multicentrique - 24/12/14
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La consommation de jus végétaux en remplacement du lait maternel ou des préparations infantiles chez les nourrissons de moins d’un an expose à un risque de carences nutritionnelles. Nous rapportons ici la plus grande série d’enfants ayant présenté des complications cliniques et/ou biologiques après avoir consommé ce type de jus pendant plus d’un mois.
Matériel et méthodes |
Trente quatre observations de nourrissons (16 filles ; âge médian au diagnostic 8 mois [2,5 mois-16 mois] ont été colligées de manière rétrospective et multicentrique. Les données anthropométriques, cliniques et biologiques des patients ainsi que le contexte d’administration de ces boissons ont été analysés.
Résultats et Analyse statistique |
Parmi les 34 nourrissons, 55,8 % ont été hospitalisés en raison de la survenue d’une complication liée à la consommation du jus végétal. Dix nourrissons (29,4 %) ont présenté un événement grave directement en rapport avec une ou plusieurs carences nutritionnelles : état de mal convul-sif sur hypocalcémie (n=2) ; malaise sur anémie < 6g/dl (n=5, dont un avec un hématome sous-dural bilatéral), détresse respiratoire sur alcalose métabolique (n=1) ; troubles de la conscience sur hyponatrémie sévère (n=1) et fracture osseuse spontanée (n=1). Les 8 autres enfants hospitalisés ont eu des troubles plus modérés à type de déshydratation associée à des troubles digestifs et/ou cutanéo-muqueux.
Pour l’ensemble des nourrissons, un ralentissement de la croissance staturo-pondérale était noté dans 82,3 % des cas, une dénutrition dans 55,8 %, une asthénie dans 64,7 %, des signes cutanés (lésions érythémato-squameuses) dans 41,0 % et des œdèmes cuta-néo-muqueux dans 17,6 % des cas. Sur les 20 nourrissons ayant eu un bilan biologique, 60 % avaient une anémie < 10g/dl, 55 % une hypoalbuminémie < 35g/l, et 40 % une hyponatrémie < 134mmol/ l. L’âge médian de début de la consommation du jus était de 4 mois [1mois – 12 mois]. Une exposition avant l’âge de 4 mois était signi-ficativement associée à un risque d’hospitalisation (p=0,008) avec un odds ratio de 14,36 [1,57 ; 718,86]. Les raisons du changement de lait étaient des troubles digestifs ou cutanés mineurs (n=14), une supposée allergie au lait (n=5) ou simplement une conviction parentale de nocivité du lait de vache (n=15). L’administration de tels jus était influencée par les médias dans 44 % des cas et recommandée respectivement dans 38 % et 18 % des cas par un professionnel de médecine alternative ou l’entourage de l’enfant. De façon associée, les vaccinations étaient incomplètes ou inexistantes dans 58,8 % des cas.
Conclusion |
L’administration à des nourrissons de jus végétaux en remplacement du lait infantile expose à des complications nutritionnelles parfois graves, engageant le pronostic vital, et ce d’autant plus que leur administration est précoce. Un rôle de prévention par le corps médical et paramédical alertant sur les dangers de la consommation de ces produits avant l’âge de 1 an est nécessaire pour limiter ce type de pratique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 28 - N° S1
P. S235-S236 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?