O19: Effet du conseil diététique individualisé pour les patients en réhabilitation respiratoire (RR) atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’état nutritionnel et la composition corporelle sont bien définis comme facteurs pronostics de mortalité chez les patients BPCO. L’index BODE (Body mass index, airflow Obstruction, Dyspnea, and Exercise capacity) coté de 0 à 10 est un index pronostique de la sévérité de la maladie; il est composé de l’IMC, du rapport de Tiffeneau (rT = VEMS/CVF, VEMS = volume expiratoire maximal par seconde, CVF = capacité vitale fonctionnelle), du score sur l’échelle de Sadoul (Sadoul) coté de 1 à 5 qui exprime le degré de dyspnée, et du test de marche (TDM). La réhabilitation respiratoire (RR) a pour but un conditionnement physique des patients BPCO. C’est la masse maigre qui va directement avoir un impact sur les capacités respiratoires (pression inspiratoire maximale = Pimax) ou des capacités physiques (TDM) et indirectement sur la qualité de vie (QdV), et la dyspnée (Sadoul).Le but de l’étude était d’évaluer l’effet d’une intervention nutritionnelle sur la composition corporelle et les paramètres associés (voir ci-dessus).
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective, non-ran-domisée, observationnelle, monocentrique. Les patients ont été recrutés en RR entre 2006 et 2012. Au total 108 patients ont participé au programme de RR. Quatre-vingt-onze patients inclus présentaient le diagnostic de BPCO tabagique ou par empoussiérage. Le rapport de Tiffeneau (VEMS/CVF) était < 70 % chez 88 patients. Ils ont reçu des conseils diététiques et/ou des compléments nutritionnels oraux), et ont été suivi tous les 6 mois, pendant 1 an, puis annuellement. Soixante-et-un patients ont eu au moins 2 mesures de la composition corporelle par impédancemétrie mono-fréquence entre l’inclusion et 24 mois. Un ensemble de tests et de formulaires d’évaluation a été réalisée à chaque visite : épreuves fonctionnelles respiratoires, test de tolérance à l’effort, l’échelle de Sadoul, SGRQ, HAD. Chaque visite comportait une consultation à part avec une diététicienne. Sept patients sont décédés au cours de la période de suivi.
Résultats et Analyse statistique |
La cohorte finale (n=61) était constituée de 78 % d’hommes. À l’inclusion, 26,2 % des patients présentaient une dénutrition, définie par: IMC < 21 et/ou IMM (indice de masse maigre) pour l’homme < 16, IMM pour la femme < 15, et/ou perte pondérale > 10 % en 6 mois ; 41 % des patients étaient en surpoids ou obèses. La mortalité était respectivement de 6,6 % dans le groupe des non dénutris vs. 25 % chez les patients dénutris. La relation négative entre masse musculaire et mortalité était confirmée dans notre cohorte (p=0,026). La moyenne de l’index BODE était de 3,80±2,15 et à 3,2±1,0 pour le Sadoul.
Dans le groupe dénutri, nous avons mis en évidence entre inclusion et visite de suivi une augmentation du poids, de l’IMC et une diminution de l’index de BODE (tous P<0,05), sans augmentation significative de la masse maigre, ni d’autres paramètres du score pronostic BODE (rT, TDM, Sadoul). Dans le groupe des patients en surpoids ou obèses, nous avons observé une baisse de poids et de l’IMC (p=0,002; p=0,003) sans perte significative de masse maigre et une amélioration significative de l’index BODE (p=0,001). Le score de Sadoul a significativement baissé (p=0,003) au contraire du TDM et du rT.
Conclusion |
1. Cette étude confirme que la prévalence de la dénutrition est élevée (26,2 %) chez les patients ambulatoires recrutés pour un programme de réhabilitation respiratoire, et que l’index de masse maigre est un facteur pronostic indépendant de mortalité.
2. Le conseil nutritionnel individualisé permet d’obtenir une amélioration de l’état nutritionnel chez des patients dénutris avec amélioration de l’index pronostic BODE. Au contraire nous n’avons pas pu démontrer d’effet bénéfique sur la masse maigre ni les autres composantes de l’index BODE.
3. Cette intervention n’a eu aucun effet sur les paramètres observés dans groupe des patients en bon état nutritionnel. D’autres pistes restent à explorer comme le dosage des androgènes et leur supplémentation au taux physiologique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S39 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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