O21: L’échelle visuelle analogique (EVA) des ingesta est un bon marqueur pronostique en cancérologie - 24/12/14
l’Interclan UNICANCER
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’EVA des ingesta est recommandée par la SFNEP pour le dépistage et la mise en route de la prise en charge nutritionnelle dès le diagnostic du cancer. Cet outil n’a cependant pas été validé en cancérologie. Par ailleurs, la dénutrition et la cachexie sont des facteurs pronostiques majeurs au cours des traitements des cancers. L’altération des ingesta précédant souvent l’altération nutritionnelle, son intérêt pronostique devrait être étudié. Le but principal de notre travail était de valider l’EVA sur une large population de patients de cancérologie. Nous avons aussi analysé le lien possible entre survie et ingesta évalués précocement par l’EVA.
Matériel et méthodes |
Nous avons recueillis prospectivement l’EVA des ingesta à l’admission des patients adultes atteints de cancer et hospitalisés pour une première cure de chimiothérapie sans traitement préalable ni aucune prise en charge nutritionnelle, du 01/01/2010 au 31/10/2012. Nous avons comparé l’EVA aux ingesta calculés par la diététicienne, le poids, la taille, l’existence d’une cachexie, le statut fonctionnel et les caractéristiques tumorales.
Résultats et Analyse statistique |
2140 patients ont été inclus (âge moyen 62±13 ans, 51% de femmes, 28 % de cancers digestifs et 17 % de cancers du sein, 74 % métastatiques). Le statut fonctionnel était altéré (OMS=2) dans 21 % des cas. Une cachexie, définie sur une perte de plus de 5 % du poids, était diagnostiquée dans 64 % des cas. L’EVA était < 7 dans 55 % des cas et < 4 dans 18 % des cas. Les ingesta caloriques mesurés moyens étaient de 21,4±9,8kcal.kg-1. En régression linéaire, il existait une corrélation statistiquement significative entre l’EVA, et les ingesta mesurés (P<0,0001, R2=0,37). L’EVA était plus fréquemment < 7 en cas de maladie métastatique, d’état fonctionnel altéré, de cancer digestif et de cachexie. La survie globale médiane était de 12,4 ±1,2 mois. En survie actuarielle par la méthode de Kaplan-Meier, la survie globale était significativement plus basse dans le groupe EVA (0–3) (6,9±1,7 mois) et dans le groupe EVA (4–7) (11,5±1,0 mois) que dans le groupe EVA (8+) (20,2±2,7 mois ; P<0,0001). En analyse multivariée par le modèle de Cox, l’âge, le statut métastatique, l’état fonctionnel, l’existence d’une cachexie et l’EVA des ingesta étaient des facteurs pronostiques indépendants de mortalité globale.
Conclusion |
Ce travail valide l’intérêt de l’EVA des ingesta en cancérologie à un stade précoce de la prise en charge. Il s’insère dans la stratégie de dépistage de la dénutrition dans le cadre du dispositif d’annonce. Il est intimement lié à la sévérité de la maladie tumorale et à l’état fonctionnel et nutritionnel. Enfin, l’EVA des ingesta est un facteur indépendant de mauvais pronostic au cours des traitements anticancéreux et doit être intégré dans les évaluations de la faisabilité de ces traitements.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S40 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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