O25: Comportements alimentaires des patients atteints de cancer ou en rémission dans la cohorte NutriNet-Santé : focus sur la prise de compléments alimentaires - 24/12/14
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La prise de compléments alimentaires (CA) est susceptible d’agir sur le pronostic de cancer, le risque de récidive et de second cancer. Alors que cette consommation chez les patients atteints de cancer est largement documentée aux Etats-Unis, elle est nettement moins décrite en Europe et particulièrement en France. Les objectifs de cette étude étaient : 1) évaluer la consommation de CA et les facteurs sociodémographiques, de mode de vie et alimentaires associés dans un large échantillon de sujets atteints de cancer ou en rémission en France, 2) évaluer l’implication des médecins dans la prise de CA de leurs patients et 3) estimer l’ampleur des pratiques de consommation de CA potentiellement « à risque » chez ces sujets.
Matériel et méthodes |
Les données ont été collectées par autoquestionnaires sur Internet chez les participants de la cohorte NutriNet-Santé. Au total, 1081 sujets avaient fourni des informations sur leur consommation de CA après leur diagnostic de cancer. Les consommateurs de CA ont été comparés aux non-consommateurs par des analyses de régression logistique non-conditionnelle.
Résultats et Analyse statistique |
29 % des hommes et 62 % des femmes ont rapporté prendre au moins un CA après le diagnostic de leur cancer. L’automédication représentait 46 % des prises. Vitamine D, B6, C et magnésium étaient les nutriments les plus fréquemment consommés. 14 % des consommateurs de CA ont commencé à prendre ces produits après leur diagnostic de cancer. Pour 35 % des CA déclarés, aucun des médecins n’étaient informés de la consommation de CA par leurs patients atteints de cancer. La prise de CA était associée à un mode de vie plus sain (poids normal, non-fumeur, meilleure alimentation) et la contribution des CA aux apports nutritionnels totaux était très élevée pour certains nutriments (plus de la moitié des apports quotidiens totaux pour les vitamines D, B6, E et B12). 18 % des sujets atteints de cancer consommateurs de compléments alimentaires avaient des pratiques de consommation potentiellement « à risque » : 30 sujets ayant une histoire tabagique avaient consommé des compléments à base de (3-carotène, 44 avaient pris des compléments alimentaires contre-indiqués dans certains types de cancer (hormono-dépendants notamment) et 39 participants avaient pris simultanément des compléments et des médicaments pour lesquels des interactions délétères (modérées ou sévères) étaient répertoriées dans la littérature.
Conclusion |
Cette étude suggère que la prise de CA est très répandue chez les survivants du cancer, en grande partie sans contrôle médical et avec une proportion importante de sujets ayant des pratiques de prise de CA potentiellement « à risque ». Les médecins devraient plus systématiquement discuter de la prise de CA avec leurs patients atteints de cancer.
Ce travail a fait l’objet d’un prix de recherche de la SFN en 2013 et a bénéficié d’un soutien financier de l’INCa et du Cancéropôle Ile de France. D’autres travaux sont en cours dans ce cadre, portant notamment sur l’évolution de différents paramètres du comportement alimentaire avant/après cancer.
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Vol 28 - N° S1
P. S42-S43 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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