O30: Il est possible de respecter l’ensemble des ANCs quel que soit le niveau de revenu : illustration par simulation de diètes individuelles par programmation linéaire - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’objectif de ce travail est d’étudier l’impact du niveau de revenu sur les changements de choix alimentaires nécessaires pour atteindre l’ensemble des recommandations nutritionnelles.
Matériel et méthodes |
Les consommations alimentaires hebdomadaires des 1 719 adultes (20–75ans) normodéclarants inclus dans l’enquête INCA2 constituaient les diètes observées. La table CIQUAL 2013, complétée par le prix moyen pour 100g d’aliment comestible, a permis d’estimer les apports nutritionnels et le coût de l’alimentation. Un modèle d’optimisation de rations individuelles a été appliqué afin d’obtenir pour chaque diète observée une diète optimisée isoénergétique nutritionnellement adéquate (intégrant une recommandation des apports en eau), et de même coût. La variété alimentaire (nombre d’aliments différents par semaine) et le pourcentage moyen de couverture des apports en nutriments essentiels (Mean Adequacy Ratio, en %/j) ont été utilisés comme indicateurs de qualité nutritionnelle. Ces indicateurs, ainsi que la composition en groupes d’aliments ont été comparés entre quintiles de revenu, estimé par unité de consommation du foyer (RUC), avant et après optimisation, et en ajustant pour le sexe, l’âge, le niveau d’éducation et l’apport énergétique dans des analyses GLM.
Résultats et Analyse statistique |
L’apport énergétique observé n’était pas différent selon le RUC. En revanche, le RUC était positivement et significativement associé au MAR (de 81,2 à 84,6 %/j du plus faible au plus fort quintile de RUC) et à la variété alimentaire (de 54 à 62 aliments). Parmi les groupes d’aliments, seule la consommation de fruits et légumes était significativement différente en fonction du RUC (de 392g/j à 477g/j). En moyenne, l’optimisation des diètes a induit une augmentation des fruits et légumes (+ 150g/j), des boissons sans sucre (+ 139g/j), des féculents (+113g/j) et des produits laitiers (+ 20g/j). Tous les autres grands groupes (viandes/œufs/poissons, matières grasses, plats préparés) ont été globalement baissés même si parmi eux les sous-groupes poissons et huiles végétales ont connu une augmentation. Aucune différence significative des modifications des choix alimentaires n’a été trouvée en fonction des quintiles de RUC sauf pour les fruits et légumes dont les quantités restent plus élevées dans les diètes optimisées du dernier quintile de RUC (614g/j) par rapport à celles du 1er quintile (556g/j).
Conclusion |
La qualité nutritionnelle de l’alimentation dépend du niveau de revenu. En revanche, quel que soit le niveau de revenu, il est possible d’atteindre l’ensemble des recommandations nutritionnelles à coût constant, en procédant globalement au même type de rééquilibrage des consommations des différents groupes alimentaires. Ce travail suggère qu’il n’y aurait pas d’argument pour une différenciation des recommandations alimentaires en fonction du niveau de revenu.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S45 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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