O34: Profils alimentaires identifiés par une méthode en cluster associés au statut nutritionnel - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Outre l’apport énergétique total et la teneur en protéines, les différents nutriments apportés par l’alimentation contribuent à éviter la dénutrition. L’identification de profils de comportement alimentaire associés à un risque élevé de dénutrition permettrait de mieux cibler et prendre en charge les personnes âgées vulnérables. Afin de mieux appréhender la relation, peu décrite dans la littérature, entre le statut nutritionnel des personnes âgées et les habitudes alimentaires, nous avons analysé cette association sur un échantillon de personnes âgées vivant à domicile.
Matériel et méthodes |
Parmi les 2 104 bordelais âgés de 65 ans et plus inclus dans la cohorte française des 3 Cités en 1999–2000, 1 421 personnes ont complété le Mini-Nu tri tional Assessment (MNA) à l’inclusion afin d’identifier leur statut nutritionnel. Deux ans plus tard, un rappel des 24 Heures et un questionnaire de fréquence alimentaire leur ont été administrés par un(e) diététicien(ne).
Les profils de comportement alimentaire précédemment déterminés par des analyses de cluster [1] à partir de 20 groupes alimentaires on été utilisés pour classer les individus. Cinq profils ont été identifiés pour chaque sexe : « sain », « petits mangeurs », et « biscuits, grignotage » pour les deux genres, « charcuterie, viande, alcool » et « mangeurs de pâtes » pour les hommes et « charcuterie, féculents » et « pizza, sandwich » pour les femmes. L’association entre un statut nutritionnel altéré (MNA=23,5) et le fait d’appartenir à chacun de ces profils a été analysée par régression logistique multivariée ajustée sur l’âge, l’indice de masse corporelle, les niveaux d’éducation et de revenu, le statut marital et le statut tabagique et stratifiée sur le sexe.
Résultats et Analyse statistique |
Les hommes représentaient 39,3 % de l’échantillon. La prévalence d’un statut nutritionnel altéré était de 6,1 % chez les hommes et 11,8 % chez les femmes. Parmi les hommes, 8,2 % appartenaient au profil « biscuits, snacking » vs 25,5 % au profil « sain », alors que chez les femmes, ces proportions étaient de 14,6 % vs 25,4 % respectivement. Comparés aux individus classés dans le profil « sain » (caractérisé par une consommation élevée de poisson chez les hommes et de fruits et légumes chez les femmes), les participants classés dans le profil « biscuits, grignotage » étaient plus souvent à risque de dénutrition (Rapport de Cote (RC) = 3,88 ; Intervalle de Confiance (IC) 95 % : 1,15–13,06 pour les hommes et RC=3,09; IC 95%: 1,55–6,16 pour les femmes). L’apport énergétique total ne différait pas entre les deux profils (chez les hommes 2 150,3kcal dans le profil « biscuits, grignotage » vs 2 042,6kcal dans le profil « sain », p=0,22 ; chez les femmes 1 520,3kcal vs 1 535,8kcal, p=0,75). Les apports en protéines exprimés pour 1000kcal ingérées étaient significative-ment plus faibles chez les femmes dans le profil « biscuit, snacking » que ceux du profil « sain » (chez les hommes 42,5g/ 1000kcal vs 40,9g/kcal, p=0,33 ; 42,9g/1000kcal vs 48,1g/ 1000kcal, P<0,001). Les individus du profil « biscuit, grignotage » avaient des apports nutritionnels, plus importants en cholestérol et sucres simples par rapport aux personnes au profil « sain ». Les autres profils alimentaires n’étaient pas significativement associés au statut nutritionnel.
Conclusion |
Les individus mangeant fréquemment des biscuits, et des aliments caractéristiques du grignotage, bien qu’ils aient des apports énergétiques suffisants, sont plus souvent à risque de dénutrition. Il semble que le point le plus important chez les personnes qui ont un statut nutritionnel altéré ne soit pas uniquement l’apport énergétique mais la qualité des apports alimentaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S47 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?