O54: Altérations de la méthylation de l’ADN et syndrome métabolique chez les survivants pédiatriques de leucémie aiguë lymphoblastique - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les survivants de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) sont à risque de développer des complications tardives dont le syndrome métabolique (SyM). Leur étio-logie pourrait être liée à des modifications épigénétiques causées par la LAL, l’inflammation chronique et les traitements chimio- et radiothérapiques agressifs, de surcroit favorisées par le jeune âge. Notre objectif est d’étudier le méthylome de l’ADN chez des survivants de LAL dans l’enfance atteints de SyM afin de caractériser un phénotype spécifique de méthylation de l’ADN associé au SyM.
Matériel et méthodes |
Notre étude fait partie du projet PETALE (« Prévenir les Effets tardifs des Traitements de la leucémie Aiguë Lymphoblastique chez l’Enfant ») dont la population est essentiellement composée de 350 Canadiens-Français. Parmi les critères d’inclusion figurent un âge inférieur à 19 ans au diagnostic, une rémission de plus de 5 ans post-diagnostic, et l’absence de greffe de cellules souches hématopoïétiques. Douze patients (6 ♂ et 6 ♀) ayant un SyM ont été appariés pour le sexe et l’âge (± 5 ans) avec 12 survivants de LAL selon les critères de NCEP III. L’âge entre les 2 groupes était 24,2±8,3 ans pour SyM et 22,8 ±8,1 ans pour les contrôles. La méthylation de l’ADN de la couche leuco-pla-quettaire a été analysée avec une biopuce HumanMethylation450 (Illumina). Les différences de méthylation entre les groupes ont été évaluées avec le logiciel GenomeStudio d’Illumina (version personnalisée). Les p-valeurs ont été corrigées pour les tests multiples par la méthode de Benjamini and Yekutieli. Les sites CpG ayant un taux de faux positifs attendus (FDR) < 0,05 ont été considérés comme différentiellement méthylés.
Résultats et Analyse statistique |
Tous les critères métaboliques, sauf la pression artérielle, se trouvent significativement plus altérés dans le groupe de survivants avec SyM : tour de taille 80±9 vs. 108±16cm (P<10−3), glycémie à jeun 5±0,4 vs. 5,4±0,6mM (P<0,05), HDL-cholestérol 1,38±0,15 vs. 1,08±0,25mM (P<0,01) et triglycérides 0,8±0,46 vs. 1,65±0,77mM (P<10−3). Une différence de méthylation a été observée pour 1099 sites CpG localisés sur 874 gènes parmi lesquels 117 gènes ont une fonction en rapport avec le SyM, notamment le métabolisme des glucides (39 gènes dont GCK, INS-IGF2, CASR), le métabolisme des lipides (27 gènes dont GPLD1, AGPAT1, ABCA1), l’inflammation (38 gènes dont PRKCZ, TRIM 15) et le stress oxydatif (11 gènes dont SLC25A24, GSTM1).
Conclusion |
Chez les survivants de LAL, nous avons observé des modifications de méthylation de l’ADN dans des gènes en lien avec les composantes du SyM surtout associées au métabolisme glucidique et lipidique, le stress oxydant et l’inflammation. La validation de cette étude pilote pourrait contribuer à définir des biomarqueurs permettant d’identifier les patients susceptibles de développer un SyM parmi les survivants de LAL dans l’enfance.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S58 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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