P010: L’adéquation nutritionnelle : la dimension à ne pas négliger dans l’équation de l’alimentation durable - 24/12/14
pages | 2 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’alimentation durable est définie par la FAO comme respectueuse de l’environnement, culturellement acceptable, financièrement abordable et nutritionnellement adéquate. Ces différentes caractéristiques pourraient ne pas être parfaitement compatibles. Ainsi l’objectif de notre étude était de modéliser l’impact d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre (EGES) sur la qualité nutritionnelle et le coût de l’alimentation et d’identifier les changements alimentaires nécessaires pour tendre vers une alimentation durable.
Matériel et méthodes |
Une table fournissant la composition nutritionnelle, le niveau d’EGES et le prix de 402 aliments couramment consommés a été constituée à partir de données fournies par l’Anses, Greenext et Kantar, respectivement. À partir de ces 402 aliments et des consommations de l’enquête INCA2, les rations moyennes pour les hommes et les femmes ont été estimées, appelées rations observées. Des rations iso-caloriques, soumises à une contrainte maximale d’EGES progressivement renforcée et dont la composition en aliments s’éloignait le moins possible de celle des rations observées ont été modélisées par programmation linéaire, à l’échelle populationnelle. Quatre types de modèles ont été établis, suivant le niveau de contraintes nutritionnelles : sans contraintes (FREE), contraintes sur les macronutriments uniquement (MACRO), contraintes sur l’ensemble des nutriments, à hauteur du besoin nutritionnel moyen (BNM) ou de l’apport nutritionnel conseillé (ANC). La qualité nutritionnelle a été évaluée par les indicateurs MAR (Mean Adequacy Ratio) et MER (Mean Excess Ratio).
Résultats et Analyse statistique |
Réduire les EGES de 20 % n’affectait pas la qualité nutritionnelle, le MAR et le MER restant stables comparé à l’observé avec les modèles FREE et MACRO. Cependant, sous l’effet de réductions d’EGES plus importantes, surtout supérieures à 60 %, la qualité nutritionnelle était dégradée dans les modèles FREE et MACRO. Ainsi, dans le modèle MACRO, le MAR passait de 95,8 % sans contraintes de réduction d’EGES à 81,1 % pour une réduction de 70 % des EGES chez les hommes et de 92,6 % à 74.8 % chez les femmes. Les EGES pouvaient être réduits au maximum de 76 % et de 74 % avec le modèle BNM et de 71 % et de 69 % avec le modèle ANC chez les hommes et les femmes respectivement. Ces modèles montraient les possibilités de réduire les EGES tout en améliorant la qualité nutritionnelle et en abaissant le coût des rations, ceci en diminuant la viande de ruminants et les produits laitiers et en augmentant les céréales et le poisson, entre autres modifications.
Conclusion |
Des changements alimentaires peuvent aider à réduire les EGES mais, pour obtenir une alimentation durable, les besoins en nutriments doivent être couverts et le prix de la ration abordable. Une alimentation faible émettrice de GES est moins onéreuse que la ration moyenne observée mais pas toujours corrélée à une adéquation nutritionnelle. Ainsi, pour obtenir des régimes durables, l’introduction de contraintes nutritionnelles assez strictes (BNM, ANC) est nécessaire, une contrainte sur les seuls macronutriments étant insuffisante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Émissions de gaz à effet de serre, alimentation durable, programmation linéaire, choix alimentaires
Plan
Vol 28 - N° S1
P. S72-S73 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?