S'abonner

P035: Schizophrénie et comportements alimentaires - 24/12/14

Doi : 10.1016/S0985-0562(14)70678-8 
Y. Kouidrat 1, 2, A. Amad 3, N. Renard 4, R. Louhou 1, F. Corneille 1, J.-D. Lalau 2, G. Loas 5
1 Rééducation-Nutrition-Obésité, Hôpital Maritime – AP-HP, Berck 
2 Endocrinologie-Nutrition, CHU d’Amiens, Amiens 
3 Pôle de psychiatrie, CHRU de Lille, Lille 
4 Médecine polyvalente, CH Philippe Pinel, Amiens, France 
5 Psychiatrie, Erasme Hospital, ULB, Bruxelles, Belgique 

Résumé

Introduction et but de l’étude

Le comportement alimentaire se définit par l’ensemble des conduites d’un individu vis-à-vis de la consommation d’aliments, et dont la fonction primitive est d’assurer l’homéostasie énergétique de l’organisme. La régulation physiologique du comportement alimentaire regroupe des facteurs génétiques, humoraux, mentaux et socio-culturels. En population générale, les troubles du comportement alimentaire (TCA) ont un rôle prépondérant dans le développement des troubles métaboliques et nutritionnels dont l’obésité fait partie.

Dans la schizophrénie, maladie mentale sévère et fréquente (1 % de la population générale), les TCA sont fréquents, et malheureusement peu connus des soignants. Le lien entre les nombreux troubles métaboliques observés chez ces patients et les TCA demeure très peu exploré. L’objet de ce travail a consisté d’abord en une revue systématique de la littérature sur la comorbidité « schizophrénie et TCA ». De plus, une étude clinique multicentrique a cherché à caractériser les liens entre conduites alimentaires, statut pondéral, et traitements psychotropes au sein d’un groupe de patients souffrant de schizophrénie.

Matériel et méthodes

La revue de la littérature a été effectuée via Pubmed et Sciencedirect, en utilisant les termes suivants : « schizophrenia », « eating dsiorders », « anorexia nervosa », « bulimia nervosa », « binge eating disorder » (BED) et « night eating syndrome »(NES). La recherche a été limitée aux articles publiés en anglais et en français jusqu’en mai 2014.

L’étude clinique a inclus 65 patients souffrant de schizophrénie (critères du DSM-IV) stables sur le plan psychique, ayant donné leur consentement. Les patients ont été examinés par un médecin et une diététicienne avec enregistrement des mesures anthropométriques et des données du bilan biologique standard. Le questionnaire TFEQ (Three-Factor Eating Questionnaire), qui permet d’analyser 3 attitudes alimentaires : l’alimentation incontrôlée, l’alimentation émotionnelle et la restriction cognitive, leur a été soumis.

Résultats et Analyse statistique

Notre revue de la littérature révèle une forte prévalence de différents TCA dans la schizophrénie. Ainsi, le BED et le NES sont fréquemment retrouvés chez ces patients, avec une prévalence d’environ 10 %. L’anorexie mentale semble affecter entre 1 et 4 % des patients.

Concernant l’étude clinique, il n’existait pas de corrélations entre l’âge, la durée de la maladie et le score TFEQ. Les sujets de corpulence normale (IMC < 25) avaient un score de « restriction cognitive » plus élevé que les sujets obèses (p<0,05). Les patients consommant des anxiolytiques avaient un score « alimentation émotionnelle » significativement plus élevé. Le groupe d’hommes comparé aux femmes avait un score « alimentation émotionnelle » significativement plus élevé (p<0,05) sans différence significative pour les autres items « alimentation incontrôlée» ou « restriction cognitive ».

Conclusion

Les résultats de cette revue de la littérature et de l’étude clinique présentée soulignent l’importance de l’analyse des conduites alimentaires chez les patients souffrant de schizophrénie. Ces données devraient contribuer à personnaliser les stratégies thérapeutiques et préventives des désordres métaboliques et nutritionnels qui touchent ces patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

© 2014  Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 28 - N° S1

P. S86 - décembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • P034: Étude par imagerie fonctionnelle des réponses cérébrales aux stimulations alimentaires d’intensité variable
  • O. Davidenko, J.-M. Bonny, A. Benmoussa, B. Claise, B. Jean, N. Nadkarni, G. Fromentin, D. Tomé, N. Darcel
| Article suivant Article suivant
  • P036: Impact de la densité énergétique de boissons sucrées sur l’apprentissage de l’appréciation et de l’ajustement calorique chez l’enfant
  • C. Divert, E. Remy, L. Brondel, S. Issanchou, S. Nicklaus

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.