Les liens entre troubles affectifs et troubles endocriniens, ou métaboliques, sont nombreux et complexes. Dans cette revue de la littérature, nous verrons que les comorbidités endocrino-métaboliques les plus fréquentes concernent avant tout les troubles iatrogènes secondaires aux traitements thymorégulateurs par antipsychotiques (effets métaboliques) ou par lithium (effets endocriniens). Mais ces comorbidités peuvent aussi se retrouver associées à des troubles affectifs indépendamment de la question médicamenteuse. Nous aborderons successivement les questions des troubles métaboliques, des perturbations glycémiques, du surpoids et de l’obésité, et enfin des dysfonctions thyroïdiennes chez les patients souffrant de troubles affectifs. Ces comorbidités peuvent être rencontrées de façon indépendantes ou associées entre elles, majorant d’autant plus le retentissement en termes de morbidité ou de mortalité, notamment cardiovasculaires. Deux types d’approches proposent de rendre compte de telles comorbidités : présence de facteurs environnementaux communs aux deux types de troubles (iatrogénie, mode de vie), et/ou processus physiologiques communs (vulnérabilités croisées).

En conclusion, nous proposons une synthèse de résultats et de recommandations relatives à ces comorbidités : impact des troubles endocriniens et métaboliques en termes de mortalité, insuffisance dans la prise en charge somatique des patients souffrant de troubles affectifs, iatrogénie métabolique ou thyroïdienne des traitements thymorégulateurs, influence du genre et de l’âge sur ces comorbidités, rôle des épisodes dépressifs antérieurs dans les troubles bipolaires, ou encore intérêt du diagnostic des perturbations biologiques subcliniques.

Links between affective and endocrine-metabolic disorders are numerous and complex. In this review, we explore most frequent endocrine-metabolic comorbidities. On the one hand, these comorbidities imply numerous iatrogenic effects from antipsychotics (metabolic side-effects) or from lithium (endocrine side-effects). On the other hand, these comorbidities are also associated with affective disorders independently from medication. We will successively examine metabolic syndrome, glycemic disturbances, obesity and thyroid disorders among patients with affective disorders. Endocrinemetabolic comorbidities can be individually encountered, but can also be associated. Therefore, they substantially impact morbidity and mortality by increasing cardiovascular risk factors. Two distinct approaches give an account of processes involved in these comorbidities: common environmental factors (iatrogenic effects, lifestyle), and/or shared physiological vulnerabilities.

In conclusion, we provide a synthesis of important results and recommendations related to endocrine-metabolic comorbidities in affective disorders : heavy influence on morbidity and mortality, undertreatment of somatic diseases, importance of endocrine and metabolic side effects from main mood stabilizers, impact from sex and age on the prevalence of comorbidities, influence from previous depressive episodes in bipolar disorders, and relevance of systematic screening for subclinical (biological) disturbances.