L’influence des techniques neurodynamiques sur le membre supérieur du sujet sain : analyse de l’amplitude cervicale, la force de préhension, l’amplitude du coude et l’irritabilité tissulaire - 17/01/15
Résumé |
Objectif et cadre de l’étude |
Les troubles musculo-squelettiques peuvent avoir une origine neurogène sous-jacente, mais les techniques de traitement dites « neurodynamiques » restent encore peu étudiées. Le test ULNT1 (Upper Limb Neural Test1) permet de mettre en évidence les réactions neuro-biomécaniques du nerf médian, y compris son origine proximale, ainsi que du plexus cervico-brachial. Notre étude portant sur des sujets asymptomatiques a pour but d’étudier les effets de 3 semaines de mobilisations neurodynamiques sur différentes variables cliniques. Etude randomisée contrôlée, en double aveugle (ERC).
Participants |
Trente-sept sujets asymptomatiques répartis de manière randomisée en 4 groupes : jeunes traités/placebo (n=12/n=12), adultes traités/placebo (n=7/n=6).
Méthode et prises de mesures |
Une évaluation complète a été réalisée avant l’intervention. Ensuite, 1 prise de mesure a été effectuée après la première et la sixième séance (2 séances/semaine durant 3 semaines consécutives). Quatre variables ont été évaluées : les inclinaisons et rotations cervicales (casque CROM), les amplitudes du coude (goniomètre) et l’irritabilité tissulaire (Body chart) lors de l’ULNT1 et la force de préhension (dynamomètre de JAMAR). Les 3 premières variables ont été évaluées bilatéralement. Le côté « traité » désigne le côté qui a reçu les manœuvres neurodynamiques ou placebo. Mobilisations : 4 séries de 10 répétitions par séance ont été effectuées sur les sujets bénéficiant de mobilisations neurodynamiques du nerf médian (technique « gliding ») et sur les sujets bénéficiant de mobilisations « placebo ».
Résultats |
Après une séance de traitement, nous observons une augmentation significative de la rotation cervicale du côté traité (p<0,05 ; ES=0,93), la force de préhension (p<0,001 ; ES=0,81) et l’amplitude du coude traité (p<0,01 ; ES=1,23) chez les sujets ayant bénéficié du traitement neurodynamique. Après six séances de mobilisations, ces sujets présentaient une augmentation significative de l’inclinaison cervicale controlatérale au côté traité (p<0,05 ; ES=0,58), la rotation cervicale du côté traité (p<0,001 ; ES=1,21), la force de préhension (p<0,05 ; ES=0,98) et l’amplitude du coude traité (p<0,001 ; ES=2,83) et non traité (p<0,05 ; ES=0,69). Aucune influence de l’âge n’a été observée. Concernant l’irritabilité tissulaire, il existe une grande variabilité inter-sujet, la zone symptomatique dépassait souvent largement le territoire du nerf médian.
Discussion |
Cette étude présente une certaine originalité d’une part grâce aux diverses variables évaluées et d’autre part, par l’analyse des effets à court et moyen terme (après 1 et 6 séances). Cependant, la population constituée uniquement de sujets sains est une limite de cette étude.
Conclusion |
Cette étude permet de conclure que 6 séances de mobilisations neurodynamiques ont des effets positifs sur les amplitudes cervicales et l’amplitude du coude dominant. Ces données devraient être confirmées chez des sujets symptomatiques. D’autres études dans ce domaine devraient être réalisées pour appuyer nos résultats et les corréler à d’éventuelles améliorations de la symptomatologie des patients.
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Vol 15 - N° 158
P. 25 - février 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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