Bien que cela ne soit pas précisé, nous partirons du principe qu’il s’agit de traiter non seulement des varices du territoire de la grande saphène, mais aussi d’une grande saphène refluante.

L’évolution de la prise en charge des varices a été telle au cours des 15 dernières années que l’on est effectivement en situation d’avoir à choisir parmi plusieurs techniques possibles, ou tout au moins de proposer au patient un choix hiérarchisé. Dans ces conditions, le diamètre de la saphène, mesuré en position debout, vers la jonction tiers proximal/tiers moyen de la cuisse, en dehors d’une ectasie, est-il un critère pertinent ? Si c’est le cas, devrait apparaître une différence dans l’efficacité (en introduisant la notion coût/efficacité) et la fréquence des effets secondaires.

Il est déjà à remarquer que le choix n’est souvent que théorique car les conditions locales ne permettent pas toujours de proposer aux patients tout l’éventail des possibilités.

Dans un premier temps, il est intéressant d’étudier les diverses recommandations internationales. En France, nous en sommes toujours aux conclusions du rapport HAS de 2004 : aucune référence au diamètre. Au Royaume-Uni (NICE 2013), aux États-Unis (American Venous Forum 2011), en Europe (Rabe 2014 et aussi Nicolaides 2014), des recommandations sont données pour le traitement des grandes saphènes ; aucune ne fait allusion au diamètre de la saphène.

Étudions dans ce cas la littérature : rares sont les études pour lesquelles existaient une limite de calibre à l’inclusion ; dans la plupart des cas, ce critère n’apparaît pas décisif ; il est même régulièrement complètement ignoré.

Bien que nous n’en ayons pas la preuve, il est habituel de dire qu’au-delà de 8, voire 10mm de diamètre, l’ablation thermique prévaut sur la SEM. Si l’on accepte ce postulat, il faut bien admettre que, de toute façon, cela concerne un nombre très limité de cas (là aussi nous manquons de données épidémiologiques).

Par contre, le diamètre de la saphène à traiter est une donnée essentielle pour les techniques endoveineuses, afin de déterminer avec précision la puissance du traitement employé (énergie délivrée en thermique, concentration utilisée pour la SEM).

En conclusion, sauf peut-être pour une minorité de cas, le diamètre de la grande saphène n’est pas un critère pour le choix de traitement des varices.