Risque thromboembolique des anti-angiogéniques - 20/02/15
Résumé |
Le risque de survenue d’événements thromboemboliques chez les patients recevant un traitement anti-angiogénique est devenu une réalité clinique à la suite du rapport d’événements thromboemboliques veineux rapportés lors de l’utilisation de la thalidomide dans le myélome. Des événements thromboemboliques ont été similairement retrouvés dans les autres indications de la thalidomide et avec les analogues de la thalidomide (lenalidomide, actimid). Ces événements thromboemboliques sont principalement veineux mais une augmentation des événements thromboemboliques artériels a aussi été associée à la prescription de ces molécules. Comme il s’agit de molécules dont un des effets est d’être antiangiogénique, la question se pose s’il en est de même avec les autres thérapeutiques antiangiogéniques. Avec les autres molécules antiangiogéniques, il existe une petite augmentation des événements thromboemboliques mais difficile à démontrer car ces molécules sont prescrites dans des situations particulièrement thrombogènes que sont les cancers. Les molécules antiangiogéniques agissant sur l’endothélium, des hypothèses passant par des effets sur les fonctions antithrombotiques de l’endothélium ont été émises. Les autres effets iatrogènes liés aux traitements anti-angiogéniques : hypertension artérielle, micro-angiopathie thrombotique impliquant encore plus directement un effet endothélial de ces traitements soutiennent les hypothèses d’un effet passant par un effet endothelial sans que rien ne puisse venir le confirmer. Des éléments d’hypercoagulabilité liés à l’utilisation de la thalidomide, en particulier dans le myélome, font aussi participer une composante sanguine (qui pourrait d’ailleurs être réactionnelle à une atteinte endothéliale primitive).
Le risque thrombotique majoré lié aux anti-angiogéniques et en particulier à la thalidomide et ses analogues dans le myélome est tel que c’est devenu une recommandation de préconiser systémiquement une protection antithrombotique préventive dans cette indication. L’aspirine, les HBPM et les AVK apparaissent avoir une efficacité. En absence d’effet comparatif, il est difficile de savoir quel est le régime à préconiser en priorité. Ce qui apparaît, c’est que les AVK à pleine dose (INR 2-3), semblent avoir le risque hémorragique iatrogène le plus significatif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Thalidomide, Myélome, Thrombose, Antiangiogénique, Cancer, Angiogenèse, VEGF
Plan
Vol 40 - N° 2
P. 69 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.