Les techniques endovasculaires - 20/02/15
Résumé |
En 2000, paraît le premier document de consensus TASC pour la prise en charge multidisciplinaire de l’artériopathie chronique (et aiguë) des membres inférieurs. Son principal mérite est d’établir une classification anatomique des lésions artérielles, à partir de laquelle va s’orienter le choix préférentiel du mode de revascularisation, chirurgical ou endovasculaire. Sept ans plus tard, le second document élargira considérablement le champ d’application des méthodes mini-invasives, traduisant l’immense essor des procédés endovasculaires. Ceux-ci sont unanimement considérés en 2015 comme le choix de première intention, recommandés en particulier dans le cadre des sauvetages de membres des patients en ischémie critique. Le principe de l’angioplastie reste fondé sur celui, originel, imaginé dans les années 1980, à savoir le franchissement de l’obstruction artérielle par un guide, l’inflation d’un ballon, généralement précédée ou suivie de la mise en place d’une endoprothèse métallique. Tous les outils nécessaires au succès technique de ces diverses étapes se sont bonifiés au fil du temps et les principales transformations technologiques, qui se sont accélérées ces 15 dernières années, rendent possible la recanalisation pérenne de longs segments artériels occlus. Pour l’angioplasticien contemporain qui a connu la préhistoire de la technique, ces raffinements du matériel représentent le facteur majeur de l’extension de sa pratique endovasculaire aux lésions anatomiques les plus sévères et aux patients les plus graves, telles que les atteintes infrapoplitées responsables de troubles trophiques chez les sujets diabétiques. Ainsi, les guides traditionnels ont été remplacés par des modèles à revêtement hydrophile, certains avec un très haut pouvoir de pénétration, extrêmement miniaturisés et dérivés de la technologie coronaire, autorisant la navigation transluminale au sein d’occlusions anciennes, en particulier des vaisseaux infrapoplités de petit calibre. Grâce à ces progrès, la philosophie du franchissement intra-(ou trans-) luminal est maintenant privilégiée par rapport à l’option en vogue des années 1990 de la recanalisation extraluminale intentionnelle, dont la principale limite est l’échec de ré-entrée dans la lumière sous-jacente. La période la plus récente a vu également éclore les techniques d’abord rétrograde par ponction directe des artères tibiales ou péronières transformant, dans 80 % des cas, l’échec de la recanalisation antérograde en succès. Les années 2000 ont vu l’émergence d’un nouveau type de stent, non plus en acier et expansif par ballon, mais en nitinol et autoexpansif. Les études randomisées de la dernière décennie ont confirmé la supériorité de ce type de matériel et réactualisé le rôle de l’angioplastie dans les occlusions longues de l’artère fémorale superficielle. La panoplie technique s’est enrichie de stents couverts (en Dacron) qui trouvent leur indication dans les lésions iliaques proximales et de l’aorte distale. La miniaturisation des matériels d’angioplastie associée à l’invention de dispositifs mécaniques de fermeture artérielle permettent par ailleurs une prise en charge ambulatoire de l’angioplastie, plébiscitée par les patients dans des conditions de sécurité optimales. À la mode dans les années 1990, la thrombolyse in situ des occlusions aiguës est en perte de vitesse, au profit de méthodes endovasculaires de type thromboaspiration mécanique simple réalisée à l’aide de cathéter large lumière. La pathologie anévrismale, en particulier de l’aorte abdominale, a vu sa stratégie de prise en charge révolutionnée par la mise en place d’endoprothèse. Celle-ci se fait actuellement par voie percutanée sous anesthésie locale et bénéficie également des progrès de l’imagerie, notamment des procédés de fusion d’images multimodalités, entrés dans la pratique routinière. Longtemps à la marge, la pathologie veineuse obstructive, aiguë et surtout chronique, représente actuellement un pan non négligeable de l’activité endovasculaire. Dans l’insuffisance veineuse chronique, la cure de l’obstruction veineuse profonde iliocave post-thrombotique ou non, même associée à un reflux, peut être obtenue par angioplastie stenting avec une grande probabilité de réussite technique et des résultats cliniques à long terme très satisfaisants ; l’imagerie pré-thérapeutique (par phléboscanner), l’accès jugulaire et l’emploi de stents autoexpansifs dédiés à cette pathologie veineuse sont à l’origine de la renaissance de cette stratégie. Inconnu il y a 5ans, le concept d’insuffisance veineuse pelvipérinéale est maintenant légitimé par l’exploration écho-doppler. Le traitement de varices atypiques ou de récidive est actuellement réalisé de façon routinière par embolisation des veines ovariques ou des afférences pariétales des veines hypogastriques, pudendales ou glutéales.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Angioplastie, Traitement endovasculaire
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Vol 40 - N° 2
P. 84 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.