La douleur pendant la dialyse est un symptôme extrêmement fréquent. La ponction de l’abord vasculaire est l’acte le plus souvent responsable de douleur. La prescription de pommade anesthésiante à la lidocaïne permet dans la majorité des cas de contrôler cette douleur. Néanmoins, suite à des facteurs locaux (profondeur de l’abord vasculaire, survenue d’hématome, lidocaïne mal appliquée) et généraux (ancienneté du traitement par dialyse, seuil douloureux, contexte psychologique), cette douleur peut perdurer et entraîner un traumatisme psychologique. Le caractère répété de la ponction peut entraîner une sous-estimation de la symptomatologie douloureuse du fait de la résignation des patients et de la lassitude des équipes médicales et paramédicales. D’autres douleurs sont plus fréquentes au cours de l’insuffisance rénale chronique terminale. La déplétion volémique pendant la séance de dialyse et l’hypotension systémique qui peut en résulter engendrent les crampes et les douleurs liées à l’hypoperfusion distale soit de la main homolatérale à la fistule soit au niveau d’autres territoires (mésentérique, membres inférieurs ou coronarien). Les douleurs ostéo-articulaires sont également plus fréquentes que dans la population générale. Les antalgiques sont plus souvent pourvoyeurs d’effets secondaires chez l’insuffisant rénal. Ils nécessitent une surveillance toute particulière du fait de l’accumulation de différents métabolites toxiques. Plusieurs expériences locales ont mis en avant les bénéfices de l’hypnose pour contrôler les douleurs aiguës et chroniques chez les patients hémodialysés. Cette option thérapeutique permet dans ces études une amélioration de la qualité de vie ainsi qu’une diminution de la consommation d’antalgiques et de psychotropes. L’hypnose a permis également de traiter d’autres problématiques comme les obsessions liées aux restrictions alimentaires et hydriques ainsi que la durée des séances de dialyse en instaurant une distorsion temporelle.