En cas de maladie thromboembolique veineuse, faut-il privilégier le traitement AVK pour les patients les plus âgées ? Le pour - 20/02/15
Résumé |
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) qui regroupe principalement l’embolie pulmonaire et les thromboses veineuses profondes des membres inférieurs est une pathologie fréquente dont l’incidence (MTEV) est estimée en France à 1,83/1000.
Le traitement de cette pathologie met en jeu les anticoagulants (héparine non fractionnée, héparine de bas poids moléculaire, fondaparinux, antagonistes de la vitamine K [AVK] et les anticoagulants oraux directs [AOD]). Tous ces traitements ont un rôle bénéfique sur la thrombose mais peuvent aussi avoir un rôle délétère en augmentant le risque hémorragique.
Jusqu’à l’apparition des AOD, les AVK étaient les principaux anticoagulants prescrits lors des traitements prolongés (plusieurs mois), du fait de leur présentation orale (contrairement aux héparines et au fondaparinux qui sont des formes injectables). Quel que soit le type de traitement anticoagulant oral (AVK ou AOD), les risques restent similaires : risque hémorragique en cas de surdosage et risque de récidive thrombotique en cas de sous-dosage. L’âge supérieur à 75 ans est un facteur de risque de surdosage et donc d’hémorragie. En cas d’accident hémorragique, un antidote est disponible pour les AVK. L’autre avantage des AVK est qu’ils ne possèdent pas de contre-indications en cas d’insuffisance rénale, ce qui est fréquent chez les patients âgés.
Depuis quelques années maintenant, les AOD peuvent être proposés chez les patients présentant une MTEV. Ces anticoagulants oraux ne nécessitent pas de suivi particulier et peuvent être initiés dès le diagnostic. Plusieurs études ont été réalisées récemment dans la MTEV avec des résultats encourageants. Il est vrai qu’il n’existe pas d’interactions alimentaires avec les AOD, mais les interactions médicamenteuses restent présentes. Le patient âgé est fréquemment un patient polypathologique. L’absence de surveillance biologique risque aussi de « banaliser » le traitement anticoagulant et donc d’entraîner une absence de surveillance régulière chez des patients polymédiqués. Leur place dans cette population âgée est ainsi encore discutée.
Les dernières recommandations internationales (CHEST 2012) suggèrent d’ailleurs pour le traitement de la thrombose veineuse profonde et de l’embolie pulmonaire, en l’absence de néoplasie, l’utilisation au long cours d’AVK à la place des héparines de bas poids moléculaires (Grade 2C).
Compte tenu des données actuelles de la littérature, l’utilisation des AVK semble être préférable actuellement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Âge, Anticoagulation
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Vol 40 - N° 2
P. 99 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.