Les lésions du corps calleux peuvent être la cause d’un syndrome clinique étrange habituellement qualifié de dyspraxie diagonistique. Ce syndrome associe à des degrés divers : des comportements conflictuels entre les deux mains ; des comportements au cours desquels le patient qui vient de réaliser une action qu’il avait décidé de faire se voit contraint de la défaire et d’effectuer l’action opposée ; une impossibilité de réaliser une action quand elle nécessite un choix entre plusieurs alternatives. L’analyse de ce que font les patients au cours des épisodes où ils sont victimes de ces comportements et de ce qu’ils en disent conduit à penser que, du fait des lésions calleuses, ils ne sont plus capables de gérer les conflits intentionnels auxquels nous sommes certainement tous et souvent confrontés. Le rôle du corps calleux dans le transfert d’informations inter-hémisphériques est bien démontré. La possibilité de son implication dans la gestion harmonieuse des activités de nos deux machines cérébrales (les deux hémisphères cérébraux), gestion nécessaire au sentiment d’être l’agent de nos conduites, est fortement suggérée par les « dire » et les « faire » des patients victimes de dyspraxie diagonistique.

Lesions to the corpus callosum can lead to unusual clinical syndromes that are generally referred to as diagonistic dyspraxia. In this syndrome, there is a conflict of intention that can be manifested in many ways, alone or in combination: inter-manual conflicts; performing intentional actions then suddenly performing another action opposed to the first one; inability to execute an action that requires a choice between alternatives. The analysis of this type of behavior, and of the explanations given by the patients, suggest that lesions to the corpus callosum prevent them from managing the conflicts of intention that all of us face in our everyday life on a regular basis. The role of the corpus callosum in interhemispheric communication is well established. Listening to the explanations provided by patients and observing their behavior suggest that interhemispheric harmony is a fundamental element defining self-unity.