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Prise en charge de l’hypersexualité dans la maladie de Parkinson. Intérêt de la présence de l’entourage lors de l’évaluation médicale - 13/03/15

Hypersexuality in Parkinson's disease. Advantage of the presence of the entourage for medical assessment

Doi : 10.1016/j.lpm.2014.06.037 
Pierre Grandgenevre 1, , 2 , Frédérique Warembourg 3, Nicolas Carrière 2, 4, Alexandra Vaillant 1, Luc Defebvre 2, 4, Guillaume Vaiva 1, 2
1 CHRU de Lille, hôpital Fontan, service de psychiatrie adulte, 59037 Lille cedex, France 
2 Université du Droit et de la Santé de Lille, EA 4559, 59000 Lille, France 
3 CHRU de Lille, service des urgences, 59037 Lille cedex, France 
4 CHRU de Lille, service de neurologie et pathologie du mouvement, 59037 Lille cedex, France 

Pierre Grandgenevre, CHRU de Lille, hôpital Fontan, service de psychiatrie adulte, rue André-Verhaeghe, 59037 Lille cedex, France.

Résumé

Objectifs

Améliorer la prise en charge de l’hypersexualité provoquée par un traitement anti-parkinsonien, ainsi que ses conséquences psychopathologiques chez des patients atteints de la maladie de Parkinson (MP). Si l’hypersexualité est une forme classique de trouble du contrôle des impulsions (TCI) observée dans la MP, sa fréquence est certainement sous-évaluée.

Méthodes

Nous avons proposé aux patients ayant une maladie de Parkinson, adressés par le service de neurologie du CHRU de Lille pour découverte ou suspicion d’hypersexualité, de les rencontrer en présence de leur conjoint. La rencontre consistait en un entretien mené par notre équipe de psychiatrie. Cette évaluation a été réalisée entre le 1er janvier et le 31 août 2011. Neuf patients ont été orientés vers notre service, 7 ont accepté de nous rencontrer dont 6 accompagnés de leur conjoint.

Résultats

Un entretien en présence du conjoint a permis d’améliorer le dépistage de l’hypersexualité ainsi que l’information donnée au patient et à son entourage en ce qui concerne les effets indésirables du traitement, notamment au sujet de la survenue d’hypersexualité. Il a également mis en évidence les différentes expressions de ces modifications de comportement, souvent minimisées par les patients et au contraire difficilement vécues par les conjoints. Ceci a permis de faciliter le dialogue et par conséquent d’être plus informatif en ce qui concerne les modifications des comportements sexuels en lien avec le traitement et leur gestion. Enfin, il a permis une prise en charge des conséquences secondaires de ce trouble du contrôle des impulsions, comme par exemple les sentiments de culpabilité, de jalousie ou de honte. Notre intérêt s’est également focalisé sur les répercussions de cette hypersexualité sur l’entourage des patients. Parmi les 6 conjoints rencontrés, 4 avaient des symptômes nécessitant une prise en charge psychiatrique : état dépressif, idées suicidaires ou état de stress post-traumatique.

Perspectives

L’hypersexualité semble sous-évaluée chez les patients traités par des traitements anti-parkinsoniens. Cette sous-évaluation est probablement liée à certains mécanismes de défense tels le déni ou la minimisation, mais aussi probablement aux sentiments engendrés par ces troubles de comportement, comme la honte ou la culpabilité. À l’inverse, certains patients ne ressentent pas de contrainte en lien avec des modifications de comportement (alors même que l’entourage peut s’en plaindre). La rencontre systématique des conjoints pourrait être une solution pour améliorer ce dépistage.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objective

To improve the management of hypersexuality caused by antiparkinsonian treatment and its psychopathological implications in patients with Parkinson's disease (PD). If hypersexuality is a classic form of impulse control disorder (ICD) observed in PD, its rate is certainly underestimated.

Methods

We have proposed to meet patients with Parkinson's disease, referred by the neurology department of Lille University Hospital, for detection or suspicion of hypersexuality, in the presence of their spouse. The session consisted of an interview conducted by our psychiatry team. This evaluation was conducted between January 1 and August 31, 2011. Nine patients were referred to our service, 7 agreed to meet us, 6 of them with their spouse.

Results

An interview in the presence of the spouse has improved hypersexuality screening and information given to the patient and his close contacts regarding the side effects of treatment, and particularly the occurrence of hypersexuality. It also highlighted the various expressions of these behavioral changes, often minimized by patients, as spouses had great difficulty dealing with this. It helped them to improve verbal communication and, therefore, to be more informative concerning sexual behavior changes in connection with the treatment and its management. Finally, it has enabled improved support for secondary consequences of this impulse control disorder, such as guilt, jealousy or shame. Our interest has also focused on the impact of this hypersexuality on patients’ families. Among the six sets partners, four had symptoms requiring specific psychiatric care: depression, suicidal intention or post-traumatic stress disorder.

Perspective

Hypersexuality seems underestimated in patients receiving antiparkinsonian treatment. This underestimation is probably linked to some defense mechanisms such as denial or minimization, but also to the feelings generated by these behavioral problems, such as shame or guilt. On the other hand, some patients do not experience stress related behavioral changes (even though the family may complain). Systematic partner interview could be a solution to improving this screening.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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