Un cas inhabituel de psychose induite par lévétiracétam - 13/03/15
Résumé |
Introduction |
Le lévétiracétam est un antiépileptique souvent utilisé dans les crises focales ou généralisées. La prévalence des psychoses induites par lévétiracétam est de 1 % avec des facteurs de risques bien décrits.
Observation |
Un homme de 44ans, accompagné par son épouse, consulte en neurologie (décembre 2013) pour l’évaluation de troubles du comportement et de propos incohérents. Il ne présente aucun antécédent personnel ou familial. Le 30/11/2013, à vélo, il est victime d’un traumatisme crânien (TC) grave. À l’arrivée du SMUR sur les lieux de l’accident, le patient est agité avec un score de Glasgow à 8 (Y1 ; V1 ; M6) sans signe focal ni défaillance hémodynamique (score de MASTERS à 3). Surveillé dix jours en neurochirurgie, l’état du patient est jugé normal. Des pétéchies bifrontales sont retrouvées au scanner cérébral. L’EEG est normal. Il rentre à domicile avec une prescription « prophylactique » de lévétiracétam à la dose d’1gramme par jour. Quatorze jours après l’introduction du traitement, son épouse rapporte des troubles du comportement avec des idées de persécution (un attentat serait en cours d’organisation contre lui). L’examen neurologique et l’IRM cérébrale sont normaux. L’évaluation psychiatrique conclut au diagnostic de délire paranoïde. Le délire s’amendera à 1mois de l’arrêt du traitement, sans recours aux antipsychotiques.
Discussion |
Les cas rapportés de psychose sous lévétiracétam sont secondaires soit aux crises (psychose inter-post-ictale, normalisation forcée) soit au terrain (antécédent psychiatrique). En l’absence de cas rapporté identique, nous formulons l’hypothèse d’une pharmacopsychose. Une dysrégulation de la neurotransmission induite par les pétéchies bifrontales et l’exposition au lévétiracétam pourraient être à l’origine de cet état délirant.
Conclusion |
Une psychose induite par lévétiracétam peut survenir en l’absence d’épilepsie et/ou d’affection psychiatrique préalable. L’information du patient et de sa famille et l’encadrement rapproché en début de traitement sont préconisés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Iatrogénie, Lévétiracétam, Psychose
Plan
Vol 171 - N° S1
P. A104 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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