L’abus médicamenteux est-il toujours la cause des céphalées chroniques quotidiennes ? Arguments pour… - 13/03/15
Résumé |
La prévalence des céphalées chroniques quotidiennes (CCQ) a été estimée à 3 % de la population âgée de plus de 15ans. Les CCQ sont souvent associés à un abus médicamenteux et on estime la prévalence des céphalées par abus médicamenteux (CAM) à 1 % de la population adulte. L’abus médicamenteux est défini par une prise régulière et fréquente : au moins 15jours par mois pour une prise d’antalgiques non opioïdes et au moins 10jours par mois pour une prise d’opioïdes, d’ergotés, de triptans, d’antalgiques associant plusieurs principes actifs et/ou en cas d’utilisation combinée de plusieurs médicaments.
De nombreux arguments existent en faveur d’un rôle de causalité de l’abus médicamenteux dans la chronicisation des céphalées :
– la réalisation d’un sevrage médicamenteux montre que la moitié des patients migraineux souffrant de CCQ associée à un abus médicamenteux voit l’expression de la céphalée redevenir épisodique deux mois après un sevrage effectif faisant considérer l’abus médicamenteux comme la cause des CCQ ;
– une large étude épidémiologique longitudinale en population générale nord-américaine a montré que les migraineux présentaient un risque globalement plus élevé de développer une CCQ si leur traitement de crise était constitué de médicaments non recommandés (opioïdes, barbituriques) ;
– la fréquence des troubles anxieux, des troubles de l’humeur et de la consommation de substances psychoactives autres qu’antalgiques est significativement plus importante chez les migraineux souffrant d’une CAM que chez les migraineux épisodiques ;
– les patients souffrant d’une CAM consultant en structure spécialisée présentent dans deux tiers des cas une dépendance selon les critères du DSM IV ;
– l’existence d’un comportement de dépendance est prédictif de la présence d’un abus médicamenteux chez les sujets souffrant de CCQ ;
– le rôle de la dépendance dans la céphalée par abus médicamenteux est supporté par un dysfonctionnement du cortex frontal.
Au final, même si l’abus médicamenteux ne peut expliquer l’intégralité des CCQ, notamment dans la migraine chronique, nous disposons de nombreux arguments en faveur d’un lien de causalité.
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Vol 171 - N° S1
P. A209 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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