Switching et mixing pathologiques vers une seconde langue à peine maîtrisée amenant à découvrir un glioblastome frontal gauche chez un patient souffrant d’une démence légère - 13/03/15
Résumé |
Introduction |
Le « switching » pathologique (SP) passe involontairement d’une langue à une autre au fil du discours ; le « mixing » pathologique (MP) les mélange dans la même phrase.
Observation |
Un homme de 77ans, droitier, présente depuis 3 semaines une discrète instabilité à la marche et un ralentissement psychomoteur. En dehors de facteurs de risque vasculaire (HTA, diabète, hyper-cholestérolémie), il souffre depuis 2009 d’un fléchissement cognitif avec en 2010 un MMS à 21/30 et une atrophie corticale modérée sur l’IRM. Outre une légère bradykinésie, une bradypsychie, une désorientation spatiale, quelques éléments d’aphasie sous corticale, des troubles dysexécutifs, il existe un comportement verbal étrange puisqu’il répond aux questions indifféremment en anglais (L2) ou en français (L1) sans être parfaitement bilingue. L’IRM montre un glioblastome, confirmé par biopsie, basifrontal gauche (20×19mm), une atrophie corticale diffuse et une leucoaraiose modérées. La SPECT-99mTc à 5 mois montre un hypo débit fronto-temporo-insulaire gauche et à moindre degré cortical diffus mais hétérogène épargnant de façon relative les régions mésiales et le cortex visuel primaire. Le décès survint à 7 mois. Il s’agit ainsi d’un patient, souffrant d’une démence neurodégénérative modérée, ayant installé un SP et MP lors de la découverte d’un glioblastome frontal gauche.
Discussion |
Si le MP surviendrait chez le bilingue aphasique, parfois dément, lié à une lésion pariéto-temporale gauche, le SP pourrait être, un trouble pragmatique de la communication (cortex préfrontal dorsolatéral) ou lié, dans une vision connexionniste, à un dysfonctionnement en un point variable d’un large réseau (zone temporale postérieure, gyrus supra marginalis, aire de Broca relié par le faisceau longitudinal supérieur).
Conclusion |
Une symptomatologie cognitive nouvelle chez un patient dément, d’autant qu’elle est inhabituelle et à valeur localisatrice, doit faire rechercher une seconde pathologie, avant de conclure à la progression la maladie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Switching, Mixing, Glioblastome
Plan
Vol 171 - N° S1
P. A26 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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