Cette étude, destinée à estimer le coût associé à l’obésité en France, est basée sur les données de l’Enquête santé protection sociale (ESPS) 2002, couplées avec les consommations médicales de soins issues de l’Échantillon permanent d’assurés sociaux (EPAS) des trois principaux régimes de Sécurité sociale. Les individus d’âge inférieur à 18 ans, les femmes enceintes et les individus ayant un diagnostic de cancer ont été exclus. Deux populations ont été étudiées : (P1) les patients obèses (Indice de masse corporelle > 30 kg/m²) ; (P2) les patients obèses ou en surpoids (IMC > 27 kg/m²) et présentant au moins un des facteurs de risque ou pathologies cardiovasculaires suivants : hypertension artérielle, dyslipidémie, diabète de type 2, infarctus du myocarde ou antécédents d’infarctus, accident ischémique transitoire, artériopathie des membres inférieurs ou apnée du sommeil. Des modèles d’Heckman ont été réalisés après prise en compte des facteurs de confusion. L’échantillon étudié comportait 4 651 individus, âgés en moyenne de 47 ans. La prévalence de l’obésité a été estimée à 10,7 % (P1) et 16,0 % (P2). La consommation de soins et de biens médicaux moyenne en 2002 s’élevait à 1 534 € dont 1 105 € correspondaient aux soins ambulatoires (72 %) et 429 € aux soins hospitaliers. La consommation totale de soins et de biens médicaux d’un individu obèse a été estimée à 2 500 € (P1 ou P2), soit deux fois plus que celle d’un individu de poids normal (1 263 €). Après ajustement sur l’âge, le sexe, le statut socio-économique, la consommation d’alcool et de tabac, la prise en charge à 100 %… toutes choses égales par ailleurs, le surcoût attribuable à l’obésité, en comparaison à un individu de poids normal, a été estimé, en moyenne, entre 506 € (P1) et 648 € (P2). Sur la base de cette étude, le coût total annuel de l’obésité en France peut être estimé entre 2,1 et 6,2 milliards d’euros, ce qui représenterait entre 1,5 % et 4,6 % de la dépense courante de santé 2002 en France.