La métastase hépatique d’origine colorectale est l’un des modèles cliniques les mieux appréhendés par l’approche thérapeutique multidisciplinaire. La chimiothérapie, les thérapies ciblées, la chirurgie, la radiologie interventionnelle ont permis en 20 ans de faire des progrès considérables : jusqu’à 40 mois de survie en intention palliative en cas de métastases hépatiques exclusives, 40 à 50 % de survie à cinq ans en intention curative. Parallèlement, les processus génétiques, épigénétiques, cellulaires et tissulaires sont progressivement de mieux en mieux connus. Pour autant, les tentatives pour relier les connaissances biologiques à la pertinence des choix thérapeutiques sont encore timides. Le point de bascule entre approche curative et approche palliative est sans cesse repoussé mais sa signification s’en trouve être remise en cause. Aux concepts unitaires de prises en charge curative et palliative va-t-il peut-être falloir ajouter celui, intermédiaire, de chronicisation de la maladie métastatique ? L’évaluation du bénéfice pour le patient y est complexe et pourrait reposer essentiellement sur le gain en survie sans progression.

Colorectal liver metastasis is one of the best-known clinical models of multidisciplinary approach. Chemotherapy, targeted therapies, surgery and interventional radiology permitted to obtain up to 40 months of survival in palliative intent for liver metastases only and between 40 to 50% of overall survival in curative intent. Genetic, epigenetic, cellular and tissular processes are more and more well described but attempts to link biological knowledge to clinical practice are still faint. The cut-off between curative and palliative intents is progressively pushed away but consequently, its signification is less clear. Maybe an additional intermediary new concept should be added, the metastatic disease chronicisation? Evaluating the patient benefice is difficult and should stand on progression free survival as surrogate marker.