Les thérapies ciblées représentent un réel progrès dans le traitement du cancer en termes de contrôle tumoral et d’espérance de vie. Ces traitements entraînent, cependant, de nombreux effets secondaires systémiques, en particulier des atteintes dermatologiques extrêmement fréquentes et variées. Très peu de données sont actuellement disponibles quant aux retentissements de ces symptômes sur la qualité de vie des patients, en particulier en ce qui concerne les aspects psychologiques et sociaux. Nous avons donc souhaité les évaluer afin de pouvoir proposer des mesures préventives et/ou curatives adaptées. Vingt-sept patients ont participé aux deux temps d’évaluation d’une première phase d’étude longitudinale et quantitative, en remplissant à l’inclusion, puis un mois après, un livret de questionnaires psychologiques. Ces patients étaient majoritairement des hommes suivis pour un cancer pulmonaire, digestif ou cutané, en situation métastatique. La survenue des symptômes dermatologiques chez 22 d’entre eux s’est associée pour une majorité à une dégradation de la qualité de vie, se caractérisant surtout par une gêne à la réalisation des tâches domestiques et des loisirs, et par une atteinte du fonctionnement social. Aucun impact direct sur l’état émotionnel n’a, en revanche, été noté. Ces résultats doivent être confirmés par la poursuite à plus grande échelle d’un suivi prospectif des patients soignés par thérapie ciblée.

Targeted therapies represent a promising option in cancer treatment, which have shown tumor control and patients survival benefits. But these drugs have systemic side effects, in particular frequent and various cutaneous effects. Few data have been published about the impact of these symptoms on patients’ quality of life, particularly for psychological and social aspects. That is why we wished to evaluate this impact in order to propose a preventive management and optimize patients’ care. Twenty-seven patients participated in both evaluation times of a longitudinal quantitative pilot study. They completed the same set of psychological questionnaires before taking treatment and 30 days after. Patients were mainly men with a metastatic lung, digestive or cutaneous cancer. Analyses showed that dermatological symptoms in 22 patients were associated for a majority of them with a decrease of quality of life, characterized by difficulties in houseworks and leisure activities, and a social functioning impairment. Adverse skin events did not seem to affect emotional state. These results must be confirmed by further investigations in a larger-scale prospective research.