Vingt ans se sont écoulés entre la découverte de l’oncogène HER2 et de son rôle dans la cancérogenèse mammaire et le développement de thérapies ciblées anti-HER2 ayant un effet thérapeutique dans le cancer du sein dont le trastuzumab et le lapatinib. Bien que leur efficacité clinique semble être exclusivement liée à l’amplification du gène HER2 ou à la surexpression de la protéine, ces éléments s’avèrent insuffisants, puisque les tumeurs peuvent échapper au traitement. Une meilleure connaissance de ces mécanismes d’échappement permettrait de concevoir de nouveaux agents thérapeutiques qui pourraient contribuer à les surmonter. Comment faudrait-il les utiliser par rapport aux thérapies ciblées anti-HER2 actuelles ? Des notions récentes telles que l’addiction oncogénique, la dormance des cellules tumorales et la maladie résiduelle nous ont conduit à proposer un nouveau concept thérapeutique que nous avons appelé « stratégie de la sédimentation », dans laquelle des approches ciblées distinctes sont associées au cours du traitement des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique.

Twenty years have passed between the discovery of oncogene HER2, the description of its implication in mammary carcinogenesis, and the development of specific targeted therapies. To date, trastuzumab and lapatinib are the two anti-HER2 targeted therapies commonly used, demonstrating therapeutic effects. Although their clinical efficacy seems to be exclusively related to the amplification of the HER2 gene or to the overexpression of the protein, these factors are not sufficient since tumors can develop resistance. Because of a better knowledge in those mechanisms of resistance, novel therapeutic agents could help to bypass them. How should these be used with respect to current anti-HER2 targeted therapies? Recent notions such as oncogene addiction, tumor cell dormancy and residual disease led us to propose a new entity that we named the “sedimentation strategy”, in which distinct targeted approaches are summed during the treatment of metastatic breast cancer patients.