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L’auto-prélèvement vaginal à domicile pour recherche de papilloma virus à haut risque. Campagne expérimentale du département des Bouches-du-Rhône - 27/03/15

Doi : 10.1684/bdc.2011.1388 
Lucien Piana 1, , François-Xavier Leandri 1, Laurence Le Retraite 1, Patrice Heid 1, Catherine Tamalet 2, Hélène Sancho-Garnier 3
1 Association pour la recherche et le dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus et des cancers colorectaux (Arcades), parc Mure, bâtiment A, 16, boulevard des Aciéries, 13010 Marseille, France 
2 Hôpital de la Timone, laboratoire de virologie, rue Saint-Pierre, 13005 Marseille, France 
3 Épidaure, CRLC Val-d’Aurelle, rue des Apothicaires, parc éuromédecine, 34298 Montpellier Cedex 5, France 

*Tirés à part:

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Résumé

L’absence de participation au dépistage cytologique constitue un risque majeur de décès par cancer invasif du col de l’utérus. En France, près de 40 % des femmes n’observent pas un dépistage régulier. Les freins au dépistage par frottis, d’ordre culturel ou économique sont nombreux ; le refus de l’examen gynécologique est le motif le plus fréquent de non-participation. La persistance d’une infection à papillomavirus à haut risque (HPVHR) est le facteur essentiel de survenue d’un cancer du col. Le test HPVHR a une forte sensibilité pour détecter les néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) modérées ou sévères et une spécificité satisfaisante après 30 ou 35 ans. L’objectif principal de l’étude a été de comparer, chez les femmes de 35 à 69 ans sans dépistage individuel et n’ayant pas répondu à une première invitation au frottis, la participation à l’auto-prélèvement vaginal à domicile à celle d’une seconde invitation au frottis. Nous avons aussi évalué la qualité et les résultats des frottis et des auto-prélèvements vaginaux en fonction de l’âge ainsi que le type histologique des lésions diagnostiquées au cours du suivi. L’étude concerne une population de 9 334 femmes âgées de 35 à 69 ans n’ayant pas réalisé de frottis cervical depuis plus de deux ans et n’ayant pas répondu à une première invitation par courrier. Ces femmes ont été divisées en deux groupes par tirage au sort, un groupe recevant une seconde invitation à réaliser un frottis (n=4 934) et un groupe recevant une invitation à faire à domicile un auto-prélèvement vaginal pour recherche d’HPVHR (n=4 400).

Résultats

Les femmes de 35 à 69 ans, répondent dans 7,2 % des cas à une seconde invitation au frottis et participent significativement plus (p<0,001), soit dans 26,4 % des cas, à l’auto-prélèvement vaginal. La qualité des auto-prélèvements vaginaux est satisfaisante à tout âge (taux de non interprétables=1,4 % [IC à 95 %=0,65 % ; 2,15 %] et non altérée par l’envoi postal au laboratoire. Parmi les 311 frottis réalisés, 5,5 % (17) ont été classés anormaux (neuf ASCUS, un haut grade et sept bas grades). Le suivi obtenu de 13 frottis anormaux a permis de diagnostiquer dans ce groupe une CIN2 et deux CIN3 ; quatre patientes sont sans suivi à six mois (deux de bas grade, 2 ASCUS). Parmi les 939 tests HPVHR réalisés 6,2 % (58) ont été classés positifs. Le taux d’auto-prélèvements positifs à haut risque est peu influencé par l’âge. Parmi les 58 HPV oncogènes décelés, on note une prévalence de l’HPV 16 dans seulement 46,5 % [IC à 95 %=33,7 % ; 59,3 %] des cas, ce faible taux est du essentiellement à la diminution du ratio entre HPV 16 et les autres HPVHR après 60 ans. Le suivi connu de 36 auto-prélèvements positifs a permis de diagnostiquer dans ce groupe cinq CIN1, une CIN2, quatre CIN3 ; 22 patientes positives sont perdues de vue à six mois. Au total, dans la population étudiée, la relance d’invitation au frottis a permis de détecter trois lésions précancéreuses de haut grade soit 0,7 pour mille et l’envoi d’autotests a permis de détecter dix lésions dont cinq de haut grade soit 1,4 pour mille, différence significative (p = 0,02 ; OR=0,25 [0,05 ; 0,97]). L’auto-prélèvement vaginal est une technique de dépistage mieux acceptée, de qualité satisfaisante et pouvant être proposée après 35 ans aux femmes ne participant pas au dépistage cytologique, afin d’augmenter la couverture de dépistage de la population, dans la mesure où les examens complémentaires requis en cas de test HPVHR+ sont réalisés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

The non-participation to cervical screening is the major determinant in the risk of mortality due to cervical cancer. In France, around 40% of women do not participate to regular screening. The cultural or economic barriers for performing screening by Pap test are numerous; one of the most frequent is the refusal of gynaecological examination. A persistent HPVHR infection is a necessary factor for developing cervical cancer. The HPVHR testing has a high sensibility to detect high grade cervical intra-epithelial neoplasia (CIN 2-3) and a satisfactory specificity after 30-35 years old. The principal objective of this study was to compare the participation rates in women 35-69 years old who did not perform a Pap test after a first individual invitation, either when an HPVHR auto-test was offered to be performed at home or a second invitation to Pap test was sent. We also evaluated the quality of the two tests, the positive results obtained by age groups and the following histological type of lesions diagnosed in the women with positive results. The study included 9 334 women, 35-69 years old, who did not realized a Pap-test during the 2 previous years and who did not respond at a first individual invitation. These non-responders were randomized into two groups: one group (n=4 934) received a second individual invitation and the other (n=4 400) an offer of receiving and performing an HPV auto-test at home. In women 35-69 years the participation to the second invitation to Pap test was significantly lower (7.2%) than the participation to auto-test (26.4%) with P<0.001. The quality of the two tests was satisfactory; the auto-test was not altered by the postage to laboratory (non interpretable rate=1.4% [CI at 95%=0.65%; 2.15%]. From the 311 Pap tests done, 5.5% (17) were classified “abnormal” (nine ASCUS, one high grade and seven low grades). The follow up of 13 women out of 17confirmed the diagnosis for 1 case of CIN2 and 2 cases of CIN3, 4 women are lost of follow up after 6 months. From the 939 HPVHR tests done, 6.2% (58) were positive. Such positivity rate was not influenced by age. Out of the 58 positive HPVHR cases, 27 only were of the 16 genotype (46.5% [CI 95%=33.7%; 59.3%]). This law rate is a consequence of an inversion of the ratio HPV 16 versus other types in women 60 years old and over. In this group, the follow-up of 36 women diagnosed five cases of CIN1, one of CIN2 and four of CIN3; 22 patients are lost of follow up at 6 months. Globally, in the studied population, an individual recall for pap test allowed to diagnose and treat 3 high grade lesions (7‰) and the dispatching of an auto test allowed the diagnosis and treatment of five high grade lesions (1,4‰), this difference is significant (P = 0.02; OR=0.25 [0.05; 0.97]). The HPVHR auto-test seems to be better accepted than the Pap test in the 35-69 years old women previously non-responders to individual invitation, and the quality of the test is satisfactory. Such a test can be proposed to the 35-69 years old non-participant to Pap test to increase the coverage for cervical screening, if the rates of diagnostic examinations performed in case of an HPVHR positive is sufficiently high.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : dépistage, cancer du col utérin, auto-prélèvement vaginal, Papillomavirus à haut risque

Key words : cervical screening, HPV-Hr self sampling, participation rate, follow-up


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Vol 98 - N° 7

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