L’implémentation de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) dans un centre nécessite régulièrement une revue critique des pratiques médicales et un retour d’expérience afin d’optimiser la prise en charge ultérieure des patients.

Nous avons déterminé à partir d’une étude monocentrique rétrospective les sites de récidives chez 167 patients consécutifs pris en charge pour un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures en excluant les tumeurs primitives cutanées ou des sinus. La majorité des patients était atteinte d’un cancer localement évolué de stade III ou IV (n=123).

Les taux de contrôle locorégional à 1 et 2ans étaient respectivement de 87,9 % (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] : 81,6 %–92,1 %) et 77,6 % (IC95 % : 70,1 %–83,5 %). Parmi les 55 cancers en rechute, 20 étaient en poursuite évolutive. Les cancers traités à la dose de 70Gy ont majoritairement rechuté dans le volume à haut risque (78 %), ceux traités avec une dose de 66Gy soit régionalement en dehors du volume irradié (n=4), soit dans le volume irradié à haut risque (n=3), soit sous la forme d’une évolution métastatique isolée (n=3), ceux irradiés à la dose de 50Gy régionalement en dehors du volume irradié (n=2) ou sous la forme d’une évolution métastatique isolée (n=2). Des rechutes isolées ont été observées localement chez 10,2 % des patients et dans les ganglions cervicaux chez 4,2 %. Une évolution métastatique isolée a été notée chez 5,4 % des patients.

Nos résultats sont en accord avec les données de la littérature. Certaines actions correctrices ont été engagées pour améliorer nos pratiques.

The implementation of intensity-modulated radiotherapy (IMRT) in a centre requires regular critical review of medical practices and feedback to optimize the subsequent management of patients.

We reviewed and determined through a retrospective single-centre study recurrence sites of 167 consecutive patients treated for head and neck squamous cell carcinoma excluding skin or sinuses. Patients had mostly stage III or IV locally advanced cancer (n=123).

Locoregional control rates at 1 and 2 years were respectively 87.9% (95% confidence interval [95%CI]: 81.6%–92.1%) and 77.6% (95%CI: 70.1%–83.5). Among 55 relapses, 20 patients (36.4%) had treatment failures. Patients treated with 70Gy relapsed mainly in high risk volume (78%). Those treated with 66Gy recurred regionally outside the irradiated volume (n=4) or in the irradiated high risk volume (n=3) or had isolated metastatic failure (n=3). Those irradiated with 50Gy had regional relapse outside the irradiated volume (n=2) or isolated metastatic relapse (n=2). We noticed respectively 5.4%, 10.2% and 4.2% isolated metastatic, local, cervical lymph node relapse.

Our results are consistent with data from the literature. Corrective actions were performed to enhance our practices.