Allergie retardée aux viandes de mammifères chez deux patients allergiques sévères aux venins de guêpe - 04/04/15
Résumé |
Introduction |
L’allergie retardée aux viandes de mammifères via l’alpha-gal est une allergie rare de découverte récente. Nous reportons ici deux cas d’allergie retardée aux viandes chez deux patients allergiques sévères au venin de guêpe.
Méthodes |
Deux hommes âgés de 48 et 52ans, aux antécédents d’allergie de stade 3 au venin de guêpe, ont vu apparaître successivement une allergie retardée aux viandes. Chez le premier patient, cette allergie concerne toutes les viandes de mammifères, y compris les abats, avec des IgE alpha-gal>100 et en rapport avec des réactions inflammatoires aux piqûres de tique. Le deuxième patient a présenté une seule réaction sévère 5heures après la consommation d’abats de porc artisanaux ; les IgE alpha-gal dosés 2ans après l’accident sont à 1,27 sous éviction d’abats et de rognons. Il présente une allergie au chat, mais pas d’exposition aux tiques.
Discussion |
L’alpha-gal est un oligosaccharide présent chez les mammifères mais non chez l’homme. Chez l’homme, la sensibilisation à l’alpha-gal serait associée à des piqûres de tique, exposant par la suite au risque d’allergie retardée aux viandes. Les rognons de porc sont particulièrement riches en alpha-gal. Les mécanismes exacts de sensibilisation ne sont pas encore connus. Nos deux patients ont la particularité d’avoir présenté une allergie sévère au venin de guêpe, antérieure à l’allergie retardée aux viandes. Un cas similaire a été rapporté par Wolver et al. [1 ].
Les piqûres d’hyménoptères peuvent induire une production d’IgE anti-cross reactive carbohydrate determinants (CCD) qui croisent avec des glycoprotéines des plantes. De manière similaire on peut faire l’hypothèse que les piqûres d’hyménoptères pourraient induire une réponse IgE vis-à-vis l’alpha-gal.
Conclusion |
Une allergie au venin de guêpe pourrait être un facteur favorisant la survenue ultérieure d’allergie retardée aux viandes. Il paraît donc important de rapporter les cas observés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 55 - N° 3
P. 216 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?