Accident anaphylactique sévère à l’arachide après test de réintroduction négatif - 04/04/15
Résumé |
Introduction |
Le test de réintroduction alimentaire (TPO) représente l’étalon-or afin d’affirmer ou d’infirmer une allergie alimentaire. Nous rapportons ici un cas d’anaphylaxie à l’arachide survenue après un TPO négatif.
Méthodes |
Une jeune fille de 6ans et demi, aux antécédents d’eczéma atopique actif, d’asthme et d’allergie alimentaire à l’œuf, a présenté une réaction anaphylactique de grade 3, comprenant œdème du visage, douleurs abdominales, vomissements, crise d’asthme et asthénie, immédiatement après avoir mangé 2 M&M's (environ 800mg d’arachide). Le prick-test à l’arachide était positif à 13,5mm, les IgE spécifiques arachide et arah2>100kU/L, confirmant le diagnostic d’hypersensibilité immédiate à l’arachide.
Cette réaction est survenue 18mois après un TPO à l’arachide négatif jusqu’à la dose cumulée de 10g, qui avait été proposé en raison d’une faible sensibilisation avec un arah2<0,10kU/L.
À noter que l’enfant n’avait jamais consommé d’arachide avant le TPO, ni entre le TPO et le choc anaphylactique, cette éviction complète ayant été pratiquée dans un contexte d’allergie à l’arachide chez le frère.
Discussion |
Il s’agit d’un cas rare d’anaphylaxie par sensibilisation à l’arachide survenue 18 mois après un TPO négatif à des doses significatives.
On peut s’interroger sur le rôle de l’éviction complète dans la rupture de tolérance et faire en complément l’hypothèse que le TPO chez cette enfant faiblement sensibilisée à l’arachide ait pu induire la survenue d’allergie, d’autant qu’il s’agissait de la première ingestion de cet aliment.
Plusieurs études font état du rôle délétère d’un régime d’éviction au long cours dans la survenue de réactions allergiques parfois sévères chez des patients sensibilisés, mais asymptomatiques, alors que la consommation régulière d’un aliment sensibilisant favoriserait sa tolérance.
Conclusion |
À notre connaissance, il s’agit du premier cas publié d’allergie alimentaire possiblement induite par un TPO.
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Vol 55 - N° 3
P. 217 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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