L’allergie au pollen de cyprès est la première cause d’allergie respiratoire dans les régions méditerranéennes. Son diagnostic repose sur l’anamnèse des signes cliniques respiratoires à chronologie hivernale, la réalisation de tests cutanés et la recherche d’immunoglobulines (Ig) E spécifiques dirigées contre l’extrait de pollen de cyprès ou de Cupressacées. Depuis l’avènement des allergènes moléculaires, la recherche d’IgE contre la pectate lyase Cup a 1, allergène majeur du pollen de cyprès, est parfois utilisée en première intention.

Identifier l’outil biologique le plus performant pour l’exploration de la sensibilisation au pollen de cyprès.

Nous avons comparé la valeur analytique de trois spécificités d’IgE utilisées couramment dans le diagnostic et le suivi de la sensibilisation au pollen de cyprès : extrait de pollen de cyprès (Cupressus sempervirens), extrait de pollen de genevrier (Juniperus ashei) et pectate lyase Cup a 1 chez 309 patients de la région PACA suspects d’allergie au pollen de cyprès. Les tests ont été réalisés avec la méthode fluoroimmunoenzymatique ImmunoCAP (ImmunoCAP 250, Thermo Fisher Phadia) dans un laboratoire d’analyses médicales de ville (n=233) ou dans le laboratoire de biologie médicale de l’AP–HM (n=76).

Les résultats de la recherche et du dosage des IgE spécifiques dirigées contre l’allergène majeur Cup a 1 sont très bien corrélés et quantitativement identiques avec ceux obtenus en utilisant l’extrait pollinique de genevrier. L’extrait de pollen de cyprès sous-estime le titre d’IgE spécifiques et peut produire des résultats faussement négatifs pour les valeurs inférieures à 5kUA/L.

Ces résultats indiquent une meilleure performance de l’extrait de pollen de genevrier (J. ashei) comparé à l’extrait de pollen de cyprès, en termes de sensibilité de détection et de justesse de la quantification. Ils incitent à l’utilisation préférentielle de l’extrait pollinique de genevrier et à l’abandon de celui de cyprès. Le recours d’emblée à la recherche d’IgE contre l’allergène majeur Cup a 1 n’est pas recommandé pour des raisons générales, notamment le risque de méconnaître une allergie par réactivité croisée.