Une patiente de 34ans consultait pour une dermatose aiguë du visage.

Professeur des écoles, elle n’avait ni antécédent, ni allergie, ni traitement. Le vendredi soir, elle avait fait une promenade dans une forêt de pins. Dans la nuit, étaient apparues des douleurs du visage et au matin un œdème et un érythème du nez et des pommettes. Elle consultait aux urgences où était instaurée une antibiothérapie. Devant l’absence d’amélioration la patiente nous était ensuite transférée pour avis. On observait un érythème et un œdème du visage aggravé au niveau des pommettes, sans autre anomalie. En reprenant l’interrogatoire, elle nous avouait, gênée, que lors de sa promenade, elle s’était frottée le visage avec des pommes de pin. Les patch tests de la batterie standard européenne montraient une positivité à 2 croix pour la colophane à 96h. Nous avons donc conclu à un eczéma de contact aigu à la colophane de la pomme de pin.

La colophane est le résidu solide obtenu après la distillation de la térébenthine ou de l’oléorésine récoltée à partir d’arbre résineux (pin). Elle contient plus de 100 composants différents. L’allergie à la colophane a une prévalence estimée à 1,8 %. Elle pose des problèmes de plus en plus importants de par son utilisation ubiquitaire. Elle est retrouvée dans les cosmétiques, l’industrie (papier, peinture), la musique, le sport, les secteurs agricole et médical, notamment dans les nouveaux pansements. Cette présence large induit des risques d’eczéma de contact professionnel et personnel qu’il est important de diagnostiquer.

L’allergie de contact à la colophane est fréquente. De part, la présence de cet allergène dans de nombreuses compositions, il existe de plus en plus d’atteinte professionnelle. Il faut savoir y penser pour la diagnostiquer (Fig. 1).