Les IgE spécifiques contre graine de pavot et morphine ne sont pas fiables dans le diagnostic d’une allergie aux opiacés - 04/04/15
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic correct d’une vraie allergie aux opiacés n’est pas toujours facile à cause d’incertitudes associées aux tests cutanés et à l’absence d’un test de dosage d’IgE spécifique bien validé. Récemment, un groupe espagnol a proposé que les dosages des IgE spécifiques contre la graine de pavot (Papaver somniferum) et la morphine seraient fiables pour établir un diagnostic correct d’une allergie aux opiacés. Toutefois, étant donné la prévalence élevée de ces anticorps IgE dans une population allergique, la valeur prédictive de ces tests reste douteuse.
Le but de notre travail était d’étudier la valeur prédictive du dosage des anticorps IgE spécifiques anti-morphine et anti-graine de pavot par technique FEIA ImmnoCAP.
Méthodes |
Vingt-deux patients avec un résultat d’IgE positif pour graine de pavot ou morphine ont été sélectionés. Tous ont été soumis à un test de provocation orale (TPO) avec morphine (dosage cumulatif 11mg) et/ou codéine (dosage cumulatif 31mg). Dix-huit patients ont aussi bénéficié d’un test d’activation de basophiles (TAB) avec morphine et codéine.
Résultats |
Aucun des 22 patients n’a présenté de symptômes subjectifs ni objectifs durant ou après le TPO. Concernant le TAB morphine et codéine, l’expression du marqueur CD63 sur les cellules basophiles de 14 individus ayant toléré un opiacé en TPO, restait tout à fait comparable à l’expression spontanée par les cellules non-stimulées. Les 4 autres patients étaient non-répondeurs pour le TAB.
Conclusion |
Un résultat d’IgE spécifique positif pour graine de pavot et morphine n’est pas prédictif d’une vraie allergie aux opiacés. Ces IgE spécifiques ne devraient pas être utilisés isolément pour établir un diagnostic d’une allergie aux opiacés. Pour éviter un surdiagnostic, à présent, nous recommandons que le diagnostic sérologique soit complété par un TPO. La valeur du TAB devra être confirmée par des études ultérieures.
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Vol 55 - N° 3
P. 242 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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