Eczéma inaugural de la personne âgée associé à la prise d’inhibiteurs calciques - 04/04/15
Résumé |
Introduction |
Mme G., 79ans, était opérée en septembre 2013 (uretectomie suite à un cancer du rein opéré en juin 2013). Un eczéma apparaissait sur la cicatrice abdominale 5jours après l’intervention. On évoquait une allergie de contact aux antiseptiques mais l’eczéma persistait malgré l’arrêt de ces derniers et résistait aux dermocorticoïdes. Une biopsie de peau réalisée en novembre 2013 était compatible avec une toxidermie. La patiente prenait KARDEGIC et ZANIDIP (inhibiteur calcique) depuis juillet 2013. Ces 2 prescriptions étaient maintenues. Dans les mois suivants, l’eczéma s’étendait progressivement à la face antérieure de l’abdomen et à la racine des membres épargnant les plis. Apparaissaient également des signes généraux avec frissons et asthénie. Les tests épicutanés lus à 72h (batterie standard européenne+antiseptiques) étaient négatifs en janvier 2014. Une hyperéosinophilie à 1,4G/L apparaissait en février 2014 (PNE=0,4G/L en octobre 2013 et 0,8G/L en novembre 2013). Les IgE totales étaient<150kU/L. Aucune cause classique d’éosinophilie n’était identifiée et l’échographie cardiaque normale. Le ZANIDIP était remplacé par le LOXEN (autre inhibiteur calcique), sans modification de l’eczéma dans les 4 semaines suivantes.
Résultats |
La patiente était vue à notre consultation pour la première fois le 17 mars 2014. Il existait un eczéma généralisé avec une peau infiltrée, un prurit insomniant et sensation de brûlure. L’éosinophilie était à 1,89G/L. Le LOXEN a été remplacé par APROVEL(sartan), et on débutait une corticothérapie orale à 30mg/jour avec reprise des dermocorticoides. L’éosinophilie se normalisait en 48h avec sevrage de la prednisolone en 10jours et disparition de l’eczéma en quelques semaines. Ne persistait en juin 2014 qu’un prurit vespéral qui disparaissait définitivement dans le courant de l’été. La patiente était toujours en rémission complète en janvier 2015, 7mois après l’arrêt de la cortisone.
Conclusion |
Les inhibiteurs calciques sont classiquement associés à la survenue d’un eczéma de la personne âgée [1 ]. Leur prise doit donc être recherchée, en particulier s’il n’existe pas d’antécédent dermatologique.
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Vol 55 - N° 3
P. 244 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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